Soutien à la Palestine : "Renvoyons notre criminalisation à la lâcheté des dirigeants"
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L'émission
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  • Avec
    Lumi et Hubert Launois
  • Presentation
    Nassira El Moaddem
  • Préparation
    Adèle Bellot
  • Réalisation
    Antoine Streiff
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Médiatiquement, il ne fait pas bon soutenir les Palestiniens. Procès en antisémitisme, en ignorance de la complexité du conflit disent certains, procès en "bordélisation" de la vie étudiante disent d'autres, accusations en irresponsabilité... Pourtant, aucun autre conflit politique et territorial n'a peut-être autant structuré l'engagement politique de plusieurs générations en France. Comment poser ses arguments dans ce flot d'anathèmes ? Comment réussir à les faire exister tout court ? Quelles stratégies adopter sur les plateaux télé ? Bref, comment tenter de tenir sa ligne ? Pour répondre à ces questions, deux invités : Hubert Launois, étudiant a Sciences Po Paris et à la Sorbonne, invité régulier des plateaux télé ces dernières semaines et Lumi, animatrice aux côtés d'Usul de l'émission en ligne Rhinocéros chez Blast.

"DERRIèRE L'AGRESSIVITé MEDIATIQUE à L'éGARD DE RIMA HASSAN, il y a une grande part de racisme"

Une personnalité politique et médiatique symbolise à elle seule, désormais, la criminalisation du soutien à la Palestine, la franco-palestinienne, Rima Hassan, juriste, fondatrice et présidente de l'Observatoire des Réfugiés, candidate à la 7ème place sur la liste de la France insoumise aux européennes. Avec Rima Hassan, "il y a un niveau d'agressivité qui est extrêmement fort et impressionnant, analyse Lumi. Elle est tout le temps suspectée de quelque chose, on va exiger qu'elle ait toutes les références, qu'elle s'explique sur chaque phrase, sur chaque tweet, on ne lui laisse jamais le temps de développer son propos, et ce dans à peu près toutes les interviews y compris sur le service public. Elle est traitée comme quelqu'un du grand banditisme. Derrière cela, il y a une très grande part de racisme".

LE TWEET D'ALI KHAMENEI, "un SOPHISME GéNéTIQUE"

D'autres personnalités de gauche se voient également sommées de s'expliquer  y compris sur des prises de position qui ne sont pas les leurs. Comme Louis Boyard par exemple, interrogé sur BFMTV et RMC sur un tweet en langue française du guide suprême iranien, l'Ayatollah Khamenei, mettant en exergue la mobilisation occidentale contre l'offensive israélienne sur Gaza. "C'est un sophisme génétique, estime Hubert Launois. On vous dit : «Puisque cette personne vous soutient, alors votre action est mauvaise». Nous, on ne soutient pas ce monsieur Khamenei. L'objectif, c'est de fabriquer des associations d'idées qui après nous poursuivent. L'objectif est de mettre dans l'espace médiatique l'association Khamenei et étudiants de Sciences po, comme si on était liés, alors que pas du tout."

"je m'appelle Hubert, c'est plus dur de me coller l'étiquette islamo-gauchiste"

Pas facile de faire exister ses arguments et ses positions dans un débat médiatique qui fait plutôt la part belle aux anathèmes et aux accusations en tout genre, surtout pour certaines personnes. "Ce qui est vicieux, note Hubert Launois, c'est qu'il y a vraiment une criminalisation des personnes qui se mobilisent surtout quand elles sont racisées. Moi, le fait que je m'appelle Hubert, que j'ai un éthos de petit bourge, quand je vais sur les plateaux télé avec un petit pull marine qui présente bien, où j'ai l'air tout sage tout gentil, c'est plus dur de me coller l'étiquette islamo-gauchiste. [...] Les journalistes n'auraient pas la même attitude face à un étudiant qui leur ressemble, car je suis blanc et que je m'appelle Hubert, que face à un étudiant qu'ils peuvent plus facilement mettre dans la case islamogauchiste comme cela les arrange."

"On nous pose des questions rhétoriques dont on n'attend pas les réponses"

Mais même quand on s'appelle Hubert Launois, on peut être pris dans la machine médiatique après que sa langue a fourché. C'est ce qui est arrivé à l'étudiant de Sciences Po Paris invité sur le plateau de BFMTV le 27 avril 2024. Interrogé sur le sens des mains rouges des étudiants de son école, une méthode qui rappelle, précisent les journalistes, les mains rouges de Palestiniens ayant lynché des soldats israéliens à Ramallah en 2000, Hubert Launois a répondu : "Si cela fait référence à cet événement, alors c'est une dérive antisémite qu'il faut commettre", se reprenant de suite pour corriger, "qu'il faut combattre". "On nous pose des questions rhétoriques dont on n'attend pas les réponses. Quand on essaye d'amener des réponses structurées et factuelles, on nous coupe au milieu. J'ai appris cet événement deux minutes avant d'entrer en plateau, dans la salle d'attente de BFM en étant sur Twitter". 

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