NSA : pression d'une université US sur un chercheur
Matthew Green, spécialiste en cryptologie, chercheur à la Johns Hopkins University (JHU, 7 000 étudiants plus un centre de recherche) de Baltimore, travaille sur les différentes méthodes de cryptographie permettant de protéger la vie privée d'un internaute. Il a écrit un long billet sur son blog, le 5 septembre, lorsque, ce jour là, le New York Times a publié des documents détaillant le budget (250 millions de dollars par an) et le travail de la NSA pour contourner, par tous les moyens, la majorité des systèmes de cryptage utilisés par les internautes et les grands du Net. |
Hier, 10 septembre, un responsable par intérim du département de l'université où travaille Green lui demande, par e-mail, de supprimer les copies de son blog présentes sur les serveurs de l'université, car il aurait mis des liens vers des informations confidentielles, et utilisé le logo de la NSA pour illustrer son billet. De plus, ce responsable conseille à Green de prendre un avocat s'il continue ce genre de choses. Evidemment, Green raconte son aventure sur son compte Twitter.
"J'ai reçu une demande du responsable de mon département ce matin m'invitant à retirer des serveurs de l'université, toutes les copies de mon billet de blog sur la NSA" écrit Matthew Green sur son compte Twitter
Puis Green donne d'autres détails, toujours sur Twitter. Il remarque qu'il a fallu que quelqu'un de l'université signale son billet à la direction, mais "en tout cas, j'ai été clair, je ne fermerai pas mon blog qui n'est pas hébergé sur le site de la JHU (...) J'ai retiré le logo de la NSA. Je n'ai retiré aucun lien ou autre illustration montrant des informations qui étaient confidentielles et sont désormais publiques, parce que cela serait stupide."
Green ajoute : "Je suis stupéfait par toute cette affaire. J'espère ne plus jamais recevoir un e-mail de ce genre, et je crois fermement que la JHU est dans son tort face à la liberté universitaire, quelles que soient ses obligations légales. Mais je ne veux pas créer de problèmes à l'excellente équipe de la JHU et je laisse mes billets en dehors de ses serveurs. Je ne sais pas si c'est sérieux ou si c'est une tempête dans un verre d'eau".
Green précise que la personne qui a signalé son billet à la direction travaille pour l'Applied Physics Laboratory (APL) de l'université, comme le souligne le site d'enquêtes journalistiques Pro Publica. Green ne travaille pas pour l'APL. Cet organisme (comme l'indique son site) emploie 5 000 personnes qui travaillent sur 600 projets pour des agences gouvernementales, pour l'armée américaine (missiles pour la marine qui modernise sa flotte etc..), ainsi que pour ... la NSA.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous