Samedi, les deux chaînes d'info en continu ont couvert les heurts entre les supporters du club de football de Bastia et les CRS dans le centre de Paris, à Châtelet, en marge de la finale de la Coupe de la Ligue. Pour couvrir cette "alerte info", les deux chaînes avaient chacune un envoyé spécial. Et les deux journalistes ont interrogé la même personne : le gérant d'un magasin de bonbons, qui se trouve pile à l'endroit de l'affrontement.
Sur Itélé, l'envoyé spécial décrit des commerces "saccagés" et donne la parole à l'un de ces commerçants "sous le choc" pour témoigner. "La fumée était tellement forte, tellement intense", raconte le gérant de la boutique de bonbons, qui rapporte une scène de "folie". Le tout avec comme images d'illustration des longs plans sur les fumigènes utilisés par les supporters de foot corses.
Problème : alors que la coupe d'Itélé et les images d'illustration laissent clairement penser que les supporters ont failli asphyxier le commerçant, l'interview, légèrement plus longue de BFMTV, démontre le contraire. Le même gérant, interrogé par la chaîne d'info concurrente, insiste ainsi sur le fait que ce sont les grenades tirées par les CRS, qui lui ont fait croire "[qu'il] allait mourir" parce qu'il "n'arrivait plus à respirer". À aucun moment il ne mentionne d'ailleurs un quelconque saccage évoqué par Itélé, et il précise même que les supporters corses "sont venus lui acheter des bonbons" dans une "ambiance bon enfant".
Sur Facebook des supporters corses ont d'ailleurs noté ce montage accusateur d'Itélé (qu'ils attribuent d'ailleurs, à tort, à BFMTV). Des fans de Bastia qui sont retournés voir le commerçant, qui confirme lui la version donnée par BFMTV.
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