Comité d'éthique de Canal + : Bolloré place ses proches (BFM)
BFM Business, 12/01/2016
Ils seront donc six : René Ricol (expert comptable), Jean-Marie Colombani (ex-directeur du Monde, directeur de Slate.fr), Michèle Reiser (réalisatrice, ancienne membre du CSA, veuve du dessinateur Reiser), Jacqueline de Guillenchmidt (seule membre du comité d'éthique d'I-télé à ne pas avoir démissionné en septembre 2015 pour protester contre la prise de pouvoir de Vivendi sur Canal), Colette Neuville (présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires) et Jean-Marie Coulon (président honoraire de la cour d'appel de Paris). Six pour assurer "l'indépendance éditoriale" de Canal+, alors que Bolloré avait censuré, dès son arrivée, un documentaire sur l'évasion fiscale d'une filiale du Crédit Mutuel, banque partenaire du groupe Canal.
Le communiqué du groupe Canal+ annonçant la composition de son comité d'éthique
A priori, Bolloré a peu de souci à se faire : deux des membres de comité éthique sont déjà en relations d'affaires avec lui. "René Ricol cite Bolloré parmi ses clients sur son site web", détaille BFM Business. "Il est aussi trésorier général de la Fondation de la 2ème chance créée par l'industriel breton. Enfin, il l'a aidé lors de son raid sur Bouygues, selon une enquête des Echos, qui le classe parmi les « compagnons de route» du nouveau patron de Canal. De son côté, Capital le présente comme un « conseiller du dimanche» de l'industriel, avec qui il « échange depuis 20 ans »".
Minc, actionnaire de slate.fr
Autre cas problématique, celui de Jean-Marie Colombani, directeur de Slate.fr, site dont BFM révèle que Alain Minc, très proche de Vincent Bolloré, est par ailleurs actionnaire. "Slate fournit depuis deux ans une page quotidienne à Direct matin [propriété de Bolloré], baptisée L'oeil de Slate. Le lundi, cette page est même constituée d'un éditorial de Jean-Marie Colombani. Enfin, lorsque Alain Minc et Jean-Marie Colombani dirigeaient Le Monde, ils avaient conclu un accord avec Bolloré pour prendre 30% du capital de son quotidien gratuit, et lui fournir une page de contenus quotidienne", écrit le journaliste de BFM, Jamal Henni.
Le CSA pourrait-il contester la composition de ce comité à l'éthique, à priori, discutable ? "Canal+ est souverain pour ce choix", explique le Conseil.
L'occasion de relire nos enquêtes : "Surprise : iTélé a un comité d'éthique !" et "BFMTV féminise, colore et rajeunit son comité d'éthique"
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