Gaza : "Israël veut nous entraîner dans une guerre de civilisations"
L'émission
  • Avec
    Alain Gresh
  • Presentation
    Paul Aveline
  • Préparation
    Adèle Bellot
  • Réalisation
    Alizée Vincent
Réservé à nos abonné.e.s

Émission un peu spéciale aujourd'hui, exceptionnellement diffusée un mardi car les événements nous bousculent. Le 6 mai, Israël a finalement lancé son offensive sur Rafah, au sud de la bande de Gaza, dernier refuge pour les Palestinien·nes qui fuient depuis 7 mois l'armée israélienne. Celle-ci a déjà fait près de 35 000 morts dans l'enclave. 7 mois après l'attaque du 7 octobre, est-il encore possible de penser ce qui est en train de se jouer en direct sous nos yeux ? Dans son dernier livre, Alain Gresh écrit, à propos de ce conflit : "Rarement le manichéisme n'aura autant dominé et contribué à effacer la profondeur historique d'une crise. [...] Les mises à l'index se multiplient, des débats sont interdits, les accusations d'apologie du terrorisme se banalisent. Il est plus urgent que jamais d'ouvrir une discussion qui respecte le pluralisme"

Alain Gresh est notre invité, justement. Journaliste, spécialiste du Proche-Orient, il a dirigé le Monde diplomatique avant de fonder deux journaux en ligne, Orient XXI et Afrique XXI. Il publie Palestine, un peuple qui ne veut pas mourir aux éditions Les liens qui libèrent.

Rafah, la "ligne rouge" américaine

Israël a commencé son offensive sur Rafah, mais continue de parler d'"opération de libération". Un élément de langage qui vise les Américains selon Alain Gresh : "Le gouvernement américain est mal à l'aise par rapport à la politique israélienne, même s'il faut dire clairement que c'est lui qui permet le génocide en cours. S'il n'y avait pas d'armes américaines, ça ne serait pas possible. [...] Mais en même temps, les Américains aimeraient bien que ça s'arrête."

L'Impossibilité de poser des questions à l'armée israélienne

Sur les plateaux, les porte-paroles de l'armée israélienne refusent toute remise en cause de l'action de l'État hébreu à Gaza, accusant même certain·es journalistes de remettre en cause l'existence d'Israël en posant de simples questions. Pourtant, rappelle Alain Gresh, les démocraties aussi commettent des crimes. Mais la dimension manichéenne de la communication israélienne l'inquiète : "Il y a l'idée sous-jacente que nous sommes dans une guerre commune, Israël et l'Occident, contre le terrorisme, l'islamisme, etc. Ils veulent nous engager dans une guerre de civilisations qui est une guerre sans fin."

Gaza, opération antiterroriste ?

Israël tente de convaincre les opinions internationales : à Gaza se joue la guerre contre le terrorisme. Une vision du monde qui ne peut qu'entraîner le silence sur les crimes commis par Israël : "Ça vient d'une longue évolution de la politique française qui a commencé sous Sarkozy, qui est de ne plus considérer la question palestinienne comme une question d'occupation, mais comme un des fronts de la guerre contre le terrorisme. Et si la Palestine est un front de cette guerre, alors Israël est notre allié."

Macron, visionnaire... ou presque

Le 7-Octobre, c'est aussi l'échec cuisant de la vision macronienne. En 2023, en petit comité, le président annonçait que la question palestinienne était réglée, rappelle Alain Gresh. Le 7-Octobre a tout changé pour un conflit que beaucoup voulaient oublier : "Il faut reconnaître que quoi qu'on pense du 7-Octobre, des crimes qui ont été commis, que ça a permis de remettre la question palestinienne au centre du débat."

Pour aller plus loin

- Le livre d'Alain Gresh, Palestine, un peuple qui ne veut pas mourir (Les liens qui libèrent, 2024).
- Notre dossier consacré au 7-Octobre et à ses conséquences.

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