Brève

Le Chicago Tribune abandonne l'info locale low cost

Gilles Klein

16 juillet 2012 Maj: 16 juillet 2012

A la suite de la publication, la semaine dernière d'un article plagié et partiellement inventé, le Chicago Tribune a suspendu sa collaboration avec Journatic, un fournisseur de contenu à bas prix.

Début de la fin pour l'agence de presse low cost ? Nous avions raconté en détail comment une émission de radio américaine avait révélé fin juin que plusieurs grand journaux américains publiaient des articles d'information locale, produits par la société Journatic, qui emploie des Philippins sous-payés ou des journalistes indépendants américains, à peine mieux rémunérés. De nombreux noms de journalistes censément signataires étaient tout simplement inventés.

Le groupe Tribune, propriétaire, entre autres, du Chicago Tribune, avait investi dans Journatic en avril dernier. La collaboration s'arrête pourtant net. "Le Chicago Tribune suspend l'utilisation de Journatic", a annoncé samedi Vince Casanova, le président du quotidien Chicago Tribune. "A la suite de la découverte du non-respect des principes du journalisme du Chicago Tribune, nous suspendons l'utilisation de Journatic, fournisseur de contenu éditorial pour nos journaux consacrés à l'actualité locale. Nous avons pris cette décision quand nous avons découvert vendredi qu'un article sur le sport publié dans la semaine contenait des éléments plagiés et inventés."

En outre, Mike Foucher, responsable du contenu éditorial de Journatic a annoncé le même jour sa démission, sur son blog. Il explique qu'il existe un désaccord fondamental entre lui et les fondateurs de Journatic sur des questions d'éthique journalistique. "Le modèle choisi par l'entreprise pose problème quand il tente de traiter des informations locales de la même manière que l'on traite des données statistiques, écrit-il. Inévitablement, quand vous distribuez des articles à des équipes de plus en plus éloignées, vous cassez les liens de confiance entre auteurs et éditeurs, jusqu'à ce qu'ils se découragent et ne fassent plus un travail de qualité au nom, de l'augmentation de la production et de la rentabilité."