La Liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix, 1830-1831
Cette toile fut peinte par Eugène Delacroix en 1830-1831 pour commémorer les trois jours de barricades et d’émeutes sanglantes qui se déroulèrent les 27, 28 et 29 juillet 1830, trois jours qu'on surnomma « les Trois Glorieuses ». Coiffée du bonnet phrygien des révolutionnaires de 1789, la Liberté prend ici le visage de Marianne.
À sa gauche, l'enfant en casquette et aux pistolets incarne le peuple ouvrier. Il inspirera Hugo pour le Gavroche des Misérables, paru en 1862 :
« C'était un garçon bruyant, blême, leste, éveillé, goguenard, à l'air vivace et maladif. Il allait, venait, chantait, jouait à la fayousse, grattait les ruisseaux, volait un peu, mais comme les chats et les passereaux, gaîment, riait quand on l'appelait galopin, se fâchait quand on l'appelait voyou. Il n'avait pas de gîte, pas de pain, pas de feu, pas d'amour ; mais il était joyeux parce qu'il était libre.
Quand ces pauvres êtres sont hommes, presque toujours la meule de l'ordre social les rencontre et les broie, mais tant qu'ils sont enfants, ils échappent, étant petits. Le moindre trou les sauve. »
Gavroche volera, lui aussi, des munitions sur les barricades et mourra sous les balles des militaires pendant l'insurrection parisienne de 1832 : « Une balle, pourtant, mieux ajustée que les autres, finit par atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la barricade poussa un cri ».
Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à Rousseau…
… chantait Gavroche avant de se faire tuer.
Voici donc leBoulevard Voltaire (dont le nom peut aussi faire penser au Réseau Voltaire) de Ménard et Jamet, avec Gavroche en bannière. Tout cela rappelle l'hebdomadaire Marianne, qui utilise depuis 1997 la Liberté de Delacroix :
Marianne, magazine dans lequel écrit régulièrement Dominique Jamet. On voit par là que les voies de l'inspiration n'errent pas forcément dans de tortueux sentiers avant que jaillise l'idée lumineuse…
À la droite de la Liberté de Delacroix se tient un représentant de la bourgeoisie avec haut-de-forme, redingote, et fusil à la main :
On dit parfois qu'il s'agit là d'une manière d'autoportrait de Delacroix qui, n'ayant point participé aux émeutes des Trois Glorieuses, composa cette toile pour se rattraper et s'y inclut par la même occasion. La ressemblance physique n'est pas des plus probantes mais après tout, pourquoi pas !
Autoportrait par Eugène Delacroix, vers 1837
Quel nouveau site d'info de droite utilisera pour sa bannière le troisième personnage principal de La Liberté guidant le peuple ? Quel titre choisira-t-il ? Nous proposons Candide, le site de ceux qui disent tout haut ce que les autres pensent tout bas. C'est un bon titre, Candide. Qui marche toujours, l'histoire l'a prouvé. Et voici trois petits visuels libres de droits inspirés de Delacroix pour une future bannière :