Haïti : "comme si une puissance souterraine..." (Libération)
«Mardi 12 janvier. 16h50. Le grondement que je venais d’entendre me ramenait 70 ans en arrière, à cette classe de huitième où je me trouvais. Tout le monde avait immédiatement plongé dans la cour. Maintenant, au haut de Pétion-Ville, comme il y a plus d’un demi-siècle, le silence était total avant que commence subitement dans les rues adjacentes le bruit de milliers de pas, le concert des cris et des questions, la grande rumeur produite par trois millions de citadins, saisis par le phénomène. (...) Tous les grands immeubles, à commencer par le palais national, les administrations de l’Etat, les églises, les banques, les hôtels, les écoles, tous se sont écroulés. Comme s’ils s’asseyaient sur leurs étages inférieurs. Cela s’est passé en quelques minutes. Laissant des milliers de personnes sous les gravats dont certains meurent parce que personne n’était là pour les libérer. Cela fait 10 ans que nous accumulons des catastrophes mais celle-ci a l’air d’un coup de grâce comme si une puissance souterraine avait décidé de nous rayer de la carte du monde.»
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