Brève
Haïti : trop d'amputations (Le Monde)
"Ce fut du jamais vu. Des amputations par milliers. A la chaîne. Bras, mains, doigts, jambes. Sans radio préalable. Parfois sans anesthésiques ni antalgiques. (...) Il importait d'être efficace ; on craignait la gangrène ; on savait qu'il fallait libérer les places au plus vite ; on se disait qu'il n'y aurait pas de suivi postopératoire." raconte l'envoyée spéciale du Monde à Haïti.
"Une équipe de médecins texans, déjà repartie, a causé des ravages et fait de la médecine de guerre", ose un médecin des pompiers de Paris, (...) Le docteur François-Xavier Verdot, chirurgien orthopédiste au CHU de Saint-Etienne et travaillant sous la bannière de Pompiers humanitaires français, ne désigne pas de coupables. Mais il n'est pas loin de faire le même diagnostic. "J'ai vu des fractures simples de bras, traitées par l'amputation, alors qu'on aurait pu les réparer. J'ai vu le résultat des"guillotines amputation"– c'est l'expression anglo-saxonne – et ces membres tranchés comme par un coupe-cigare. Le risque infectieux est énorme alors (...) Beaucoup de blessés reviennent donc, avec une plaie nécrosée qui nécessite une deuxième amputation."Il faut alors couper plus loin, plus haut. C'est désolant." Président de Douleurs sans frontières (DSF), le docteur Alain Serrie : "Oui, dit-il, il y a eu des tas d'amputés à la va-vite, remis à la porte de l'hôpital deux heures après l'intervention." Le Monde daté samedi 30 janvier 2010 ![]() |
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