Crocodile et poisson
150 réponses en moins de vingt-quatre heures, à mon making of d'hier !
Au moins, le devenir de votre site vous mobilise.
Evidemment, on n'en doute pas. Mais c'est toujours un réconfort.
Beaucoup de choses, dans tout ce que vous avez dit depuis hier, à propos de nos plateaux. Impossible de répondre à tous, mais tout a été lu attentivement.
Ce qui revient le plus souvent, tout de même, c'est une envie...de variété. Davantage d'intervieweurs, de chroniqueurs, des invités de provenances plus variées.
Vous avez sûrement raison. Et même si je finis personnellement par prendre plaisir à ces corps à corps en tête à tête avec les invités, nous allons veiller à introduire de la diversité sur les plateaux.
Sinon, sur l'origine de mon mini coup de blues d'hier (la victoire par KO de Sarko-le-givré sur Parisot-la-caisse-noire) plusieurs pertinentes explications ont jailli de vos rangs interactifs.
D'abord, l'un d'entre vous (désolé, pas le temps de replonger dans les profondeurs pour retrouver son nom), nous rappelle l'évidence. Vous nous attendez, ici, sur notre spécialité : les médias. Sur les caisses noires du patronat, vous avez bien des sources d'information au dehors, et n'avez pas besoin de nous.
OK. Le bon sens parle par la bouche de celui qui nous rappelle cette évidence.
Sur le même sujet, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer la (tout aussi pertinente) explication de Poisson.
"Sarkozy 36000, les caisses noires du patronat 11000 : soupir. Ok, pfff, mais pourtant c'est logique.
Sarkozy répond à un besoin. On regardait la télé qui montrait une
approbation, on se disait : c'est moi qui suis fou ou quoi de
désapprober? Comme si on a devant soi un gus qui paye son essence avec
un gros billet de monopoly et que le caissier encaisse l'air de rien.
On a besoin de prendre à témoin le gars qui vous suit dans la file
d'attente "t'as vu? Tu penses la même chose que moi? Tu trouves ça
bizarre aussi, qu'il choppe le stylo roumain?"
L'IUMM, notre intuition nous dit que l'étouffoir à affaire est en
marche, les certitudes arriveront quand le temps aura fait son travail
de dilution. On est convaincus d'avance, notre suspicion est acquise,
sur tous les gens, surtout ceux qui n'ont pas l'air d'y toucher, qu'on
voit dans les reportages télé pas clairs. Par exemple, un exemple
(expression télévisuelle-type, peut-être ça empêchera certains de
zapper mon texte qui est en train de devenir trop long, dire que je
n'arrivais pas à faire une copie entière en disserte...), le rapport
sur les armes de destruction massive, grâce à lui on va enfin pouvoir
décider si il est juste de faire la guerre à l'irak, oh trop tard,
c'est déjà fait, on pouvait pas attendre... Benigni et sa tapette à
mouche m'a plus fait réfléchir au sujet de cet argument, sujet à
caution dès les premiers jours de guerre, que le rapport officiel
d'état publié dans les journaux après la bataille, même si c'était
publié à la une. En ne regardant pas le plateau avec Éric Decouty, on
ne participe pas à l'étouffoir, au contraire, c'est parce qu'on sait
par avance. Donc la portée subversive, si on peut dire, est là,
chiffres ou pas. Pas de quoi se travailler trop les sangs."
Rien à ajouter.
Sinon, pour en terminer avec la salve de chiffres, certains d'entre vous ont peut-être pris connaissance de cette enquête de L'Express.fr sur les crocodiles des médias.
Je passe sur ce verdict définitif d'Antoine Jaillard (de L'Express) : pas grand chose à se mettre sous la dent sur notre site. Antoine Jaillard a travaillé vite. Quand je lui ai parlé au téléphone, hier après-midi, il n'était pas encore allé explorer le site. Nous lui avons fourni un abonnement presse, et en quelques minutes, il s'est rendu compte qu'effectivement, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent chez les crocodiles d'@si. OK. C'est sa liberté de journaliste.
Plus mystérieuse est cette différence entre le nombre de visiteurs mensuels que nous annonçons, et celui donné par Nielsen Netratings (qui est une filiale de Médiamétrie). 300 000 visiteurs uniques par mois (annonçons-nous) contre 232 000 (annonce Nielsen). On retrouve d'ailleurs un décalage identique (voire plus important) pour tous les sites mentionnés.
D'où vient
cette différence ? Attention, c'est technique...
Notre chiffre de 300 000 sort tout droit des statistiques fournies par le serveur informatique
qui héberge notre site. De jolis graphiques pleins de couleurs, qui nous
fournissent notamment le nombre d'adresses IP différentes, et donc
d'ordinateurs, qui se connectent à @rrêt sur
images. En un mois, on a donc compté 300 000 ordinateurs différents.
Le chiffre de NetRatings provient
lui d'un panel : un certain nombre d'internautes ont accepté de télécharger un
logiciel fourni par la société, qui trace tous leurs déplacements sur Internet. Ce sont deux approches clairement
complémentaires. La nôtre est très fine et utile pour connaître des
tendances, mais elle a un défaut : si la même personne se connecte sur un site
grâce à deux ordinateurs différents, elle sera comptée deux fois.
Le principe du panel NetRatings est
semblable à celui qu'utilise Médiamétrie pour effecteur ses mesures d'audiences
télé, via le Médiamat. Sur internet, indique la société, le panel est composé de 10 000 internautes,
recrutés par téléphone et représentatifs de la population globale des
internautes. C'est peu ? Sans doute, mais sachez que le
Médiamat, consulté tous les jours comme un oracle dans les chaînes de télé, ne s'appuie
pas sur plus de... 9 000 panélistes.
Sur ce, votre marigot préféré vous offre avec plaisir une nouvelle émission en tête à tête, avec un nouveau "reporter en Sarkozie", Hervé Algalarrondo, de L'Obs. Comment ? Qu'ouis-je ? Ce n'est pas le jour de l'émission ? Mais rien ne vous interdit d'attendre vendredi, pour regarder l'émission au lit en croquant des chocolats, ou ce que vous voudrez. Re-comment ? Re-qu'ouis-je ? On creuse le sillon de l'audience ? Pas du tout. Le plateau a été enregistré jeudi dernier, mais l'abondance des sujets nous a interdit de le mettre en ligne plus tôt. Du reste, on verra bien si lui aussi fait sauter le Mediamat.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous