2014, pour une année limpide...
Les miennes furent parfaites : deux semaines sans François Hollande. Pas seulement, d'ailleurs. Mais aussi sans tempêtes, sans inondations, sans Schumacher (mais pas tout à fait sans Dieudonné, je le reconnais). Vous m'aurez compris : deux semaines sans radios du matin, sans télés du soir, deux semaines à surfer en liberté.
Se rebrancher après un débranchement quasi-total de quinze jours des anciens médias, c'est mieux prendre conscience de la composition du goutte à goutte que l'on nous perfuse quotidiennement. Et dans les composants du goutte à goutte, la polarisation hystérique sur la personne, l'activité la plus insignifiante, la moindre parole, de François Hollande. Ce matin au réveil, je pariais avec moi-même sur le sujet de la chronique de Thomas Legrand, mon vieux compagnon des matinales de France Inter. Je croyais l'entendre déjà sur les voeux de François Hollande ( en substance, si vous avez manqué l'épisode, "j'avais sous-estimé la crise, il va falloir baisser les charges, et les impôts sont trop élevés"). Cette fois, est-ce le bon, le vrai, le définitif virage à droite ? Est-il terminé ? N'est-il qu'amorcé ? Est-ce une bonne chose que la politique menée depuis le début du quinquennat soit habillée de mots de droite, plutôt qu'affublée d'un accoutrement de gauche ? Bingo. Thomas, quand tu seras en mal d'inspiration, n'hésite pas à me passer un coup de fil.
Comme Mitterrand et Chirac avant lui, Hollande s'est fait élire sur un programme de gauche (pouvoir d'achat, fracture sociale, guerre à la finance), avant de se rabattre, quelques mois plus tard, sur la seule politique économique autorisée par les engagements internationaux de la France (compétitivité, rigueur, plans sociaux, sacrifices). Il est bien sûr important de le rappeler, mais la pièce, exactement la même, a déjà été jouée deux fois. Son texte est connu. Il tient en quatre lignes.
Mais alors, me demanderez-vous, vers quels autres rivages t'ont emporté tes surfs, ô matinaute ? Bien d'autres rivages dont je vous parlerai au fil de l'année. Mais par exemple les rivages de ma mer de Chine, qui seront peut-être, ou ne seront pas, à 2014 ce que furent les Balkans à 1914. Oui, je sais, la mer de Chine, c'est loin, c'est compliqué, et les commémorations historiques sont souvent porteuses de rapprochements artificiels. N'empêche que, dans la réflexion, les pas de côté,les incursions "hors de la boîte" sont non seulement salutaires, mais indispensables, comme le montre votre ferveur, dans les forums, à débattre de notre dernière émission, sur le revenu minimum. Nous tenterons de ne pas l'oublier en 2014, que je vous souhaite aussi limpide que possible.
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