dans l'interview-fleuve de Sarkozy au Figaro, que le matinaute apprenait vendredi à l'aube, à la Une du site du Parisien, qu'il y a le feu au Fouquet's. Plus précisément, une centaine de jeunes agriculteurs ont enflammé des pneus et des bottes de paille sur les Champs-Elysées, à proximité du célébrissime lieu de mémoire du règne (accessoirement, à quelques centaines de mètres de l'Elysée, et à quelques kilomètres à vol d'oiseau de La Défense). La circulation est interrompue. La police observe. Que le feu soit maitrisé dans la matinée aura finalement peu d'importance : l'image aura été faite.

Il y a le feu au Fouquet's ! L'image ne pouvait pas mieux tomber : c'est cet incendie au cœur de la Sarkozie, que semblent tenter de combattre les pompiers du Figaro. Il y a le feu, dans cette principauté mal connue de la plupart de nos @sinautes, mais bien plus stratégique pour le pouvoir que l'opposition, par nature opposée : l'électorat de droite. La chose commence à transparaître dans lémédias, c'est dire si le mal est avancé. L'électeur de droite est "troublé", "déboussolé", "désarçonné". L'électeur de droite est une petite plante plus fragile qu'on ne l'imagine. Il est assailli de tous les côtés : déficit, népotisme, impôts, cagnotte hirschienne contre l'absentéisme scolaire, et jusqu'au sacro-saint bouclier fiscal.

On le devine en creux, cet électorat de droite, dans toutes sa diversité, dans toutes ses composantes, de la droite laborieuse des usines aux planqués des paradis fiscaux, en passant par les baronnies villepinienne ou juppéiste en rebellion, à travers les différentes questions posées par les pompiers du Figaro (et qu'il faut lire et relire en détail, pour se pénétrer de la mentalité de la peuplade). Nul doute que l'Elysée, friand de coûteux sondages, comme le confessait cette semaine pour la première fois un collaborateur de Sarkozy, surveille la progression de l'incendie à la loupe, et tente ici une réponse chirurgicale. Dont le succès n'est aucunement garanti.