D'un porte-parole, et de paroles malheureuses
, qui aurait pu autoriser les salariés en congé-maladie à travailler de leur domicile (sur la base du vo-lon-ta-riat, bien entendu), pendant ledit congé. Accaparé par l'actualité du festival de Cannes, de Kim Jong Il et de Julien Coupat réunis, le matinaute n'y avait pas accordé une trop grande attention. Mais les conditions de son retrait éclairent d'une instructive lumière les conditions de fabrication des "petites phrases" politiques, matière première de l'actualité fabriquée quotidiennement par lémédias. |
Lefebvre fut d'abord soutenu dans son combat par ces deux éminents responsables politiques, que sont Xavier Darcos, et Xavier Bertrand. Interrogé sur iTélé, Darcos s'engagea dans les termes suivants : «je ne vois aucune raison à ce que quelqu'un qui s'est cassé la jambe ne puisse pas travailler, sur la base du volontariat. Ca ne me choque pas». La proposition Lefebvre n'était «en aucun cas un recul social" renchérit Bertrand. «Ce que propose Frédéric Lefebvre, c'est une possibilité», souligna-t-il sur France Info, «c'est-à-dire qu'un salarié immobilisé chez lui pendant longtemps, qui se sent en état de pouvoir travailler, pourrait le faire dans le cadre du télé-travail, ce qui règlerait tous les problèmes de responsabilité et également la question de sa rémunération».
On sait ce qu'il advint de l'amendement Lefebvre : désavoué par le gouvernement, par la voix de Nathalie Kosciusko-Morizet, il fut aussitôt retiré. Dans sa chronique d'Europe 1, Askolovitch, toujours bien informé sur les drames et les quiproquos de la Cour, expliquait les raisons du soutien de Darcos et Bertrand : tous deux, les malheureux, croyaient que Lefebvre, porte-voix officieux officiel, était la voix du "chateau", ce qui donne la mesure de la force de leurs convictions. Or non. Horreur et révélation : Lefebvre ne portait dans l'affaire que la voix de Lefebvre. Le métier de fayot est un métier difficile, qui mériterait bien, de temps en temps, un arrêt-maladie.
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