Un lendemain normal
Constater par la fenêtre que le temps est normalement gris. Ecouter aux radios les voix habituelles poser des questions normales. Prendre acte, en soi, non pas vraiment de la joie attendue, mais plutôt d'une étrange tranquillité. Comprendre qu'on n'aura pas à craindre, aujourd'hui, une provocation, une rodomontade, une injure. Se demander où est passée la monstruosité, le monstrueux carnaval. Déjà les chars bariolés, remisés dans un coin, se délavent sous la pluie. Morano, Besson, Guéant: et si on avait rêvé ? Constater qu'au fond, on s'en moque déjà.
Se décaler, se déporter quelques instants.
Connaissez-vous ce visage ?
Il s'appelle Alexis Tsipras, c'est le chef du Syriza, le Front de gauche grec, depuis hier soir le deuxième parti en Grèce, devant le PASOK de Papandreou. Il est crédité de 50 sièges au nouveau parlement (contre 21 pour l'extrême-droite). Les deux partis favorables à l'austérité ne recueillent pas à eux deux la majorité absolue qui serait nécessaire pour constituer un gouvernement. Autant dire qu'on va entendre parler de lui. Vous a-t-on montré ce visage hier soir, au milieu des cotillons ? S'est-on demandé s'il a reçu un appel de papa ? Non. Pas d'inquiétude: c'est normal. L'Histoire continue. Elle ne s'est jamais arrêtée.
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