"Un couac", disent-ils. Un couac, répètent Benjamin Duhamel, et les autres. Donc, le recadrage du ministre de l'Economie Antoine Armand par Michel Barnier serait un "couac". Mardi matin, sur France Inter, ledit ministre assure que dans ses consultations de préparation du budget 2025, il ne recevra pas le RN, qui n'appartient pas à l'arc républicain. Fureur de Marine Le Pen. Dans la matinée, Barnier recadre son ministre, lequel rectifie : il recevra bien "toutes les forces représentées au Parlement", RN compris. Soudain le RN est donc entré dans l'arc républicain. J'avoue être perdu. Antoine Armand, ces quinze derniers jours, n'avait donc pas lu la presse ? Il ne savait pas qu'il appartient à un gouvernement "sous surveillance" du RN ?

Mais ce n'est pas tout : Le Figaro révèle que Barnier a aussi appelé Le Pen, pour la "rassurer". Car la pauvre était inquiète. Comment s'exprime "l'inquiétude" du RN ? Le Pen : "le premier ministre doit aller expliquer à l’ensemble de ses ministres quelle est la philosophie de son gouvernement, car il semblerait que certains n’aient pas encore totalement compris". Thomas Ménagé, député :  "Si sa porte reste fermée, c'est lui qui risque de la prendre assez rapidement avec tout son Gouvernement". "On attend qu'il revienne à plat ventre, sinon ça va pas durer" glisse un député RN en off à AFP.

Un qui ne risque pas de couaquer, c'est le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Lundi soir, il annonce son intention de porter plainte contre le député LFI Raphaël Arnault. qui a dénoncé  sur X le 21 septembre "l'assassinat de kanaks par les forces policières  envoyées spécialement à 17 000 km". L'adverbe "spécialement" est spécialement insupportable au ministre. Cette plainte n'est pas seulement liberticide : c'est une absurdité juridique. Mais Retailleau s'en fiche. Il n'a qu'un seul public : Marine Le Pen. Si  jamais elle s'inquiétait auprès de Barnier ? Dans les secondes suivantes, on apprend que c'est un ex-syndicaliste policieer multi-plateaux, Matthieu Varlet, désormais porte-parole du RN, qui, ayant croisé Retailleau dans les couloirs de TF1, a exigé de lui qu'il porte plainte, contre cette offense à "nos anges gardiens".