Grèce : le rouge de la discorde
Selon Marianne qui diffuse le document officiel des réformes proposées par la Grèce à ses créanciers le lundi 22 juin, "la copie rendue n’a pas satisfait la Troïka qui l’a largement amendée" en utilisant la couleur rouge, "à la manière professorale" insiste Marianne (même si le rouge, il est vrai, est la couleur par défaut du suivi des modifications sur Word). Parmi les propositions grecques retoquées, la TVA réduite pour l’ensemble des soins que la Troïka veut limiter aux médicaments seulement, un impôt sur les sociétés limité à 28% quand Athènes proposait 29% ou encore des propositions sur la réforme des pensions balayées par les partenaires européens.
Question de fond - inflexibilité de la Troïka - mais aussi question de forme. Pour Le Monde qui résume aujourd’hui les derniers épisodes opposant la Grèce et ses créanciers, "c’est en recevant les propositions raturées de rouge" que le premier ministre grec Alexis Tsipras "prépare le recours au référendum. Il se sent trahi, humilié". Le quotidien attribue ces corrections à la directrice du FMI Christine Lagarde en personne. La semaine du 18 juin déjà, comme le rapportait là encore Le Monde, en réponse à Tsipras qui accusait les créanciers de "piller" la Grèce, Lagarde demandait, à propos des négociateurs grecs, "s’il y a des adultes dans la salle". Il y a pour le moins des négociateurs qui se sont sentis infantilisés.
(Pour éviter à l'avenir à Christine Lagarde toute gaffe colorimétrique aux lourdes conséquences, le tutoriel permettant de modifier les couleurs du suivi de modifications dans Word est ici)
L'occasion de relire notre article Plan B : pression maximum des medias européens sur la Grèce.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous