Les mille vertus du "brand content" selon Brut
Fragilisés par un modèle économique précaire, les médias cherchent un moyen de survie. Au point d’en oublier leur déontologie. Les recettes publicitaires ne cessent de baisser depuis dix ans au profit des grands acteurs du numérique. La planche de salut ? Le marketing affiché, pur et dur. Chez Brut, la ligne rouge est franchie depuis longtemps et sans complexe.
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Commentaires préférés des abonnés
Merci pour ce dossier fort intéressant ! J'ai hâte de découvrir les prochains articles de cette toute nouvelle rubrique mensuelle. Félicitations et merci à François Soinian et à l'équipe d'ASI derrière ce projet. Bonne continuation.
Après les milliardaires propriétaires des principaux médias, les grandes marques pour guider la main des journalistes.
Elles laveront les cerveaux comme un vulgaire baril de lessive.
"L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionne(...)
Derniers commentaires
"L'intérêt du brand content, c'est le frottement qui va exister entre le regard d'une rédaction et la volonté d'une marque, et ̶l̶a̶ ̶f̶o̶r̶t̶e̶ ̶v̶é̶r̶i̶t̶é̶ le fort mensonge que ça va générer."
Comme ça c'est plus clair je trouve.
C'est toujours amusant de voir qu'après avoir matraqué les gens de publicité par tous les canaux et dans tous les formats et les médias possibles, les publicitaires semblent étonnés que les gens fassent la queue pour des Nikes ou soient demandeurs de SUV.
Ou comment le marketing se justifie lui même tout en nous prenant pour des cons.
Brut est mort ^^.
Ils ont détruit leur utilité, du coup, on va se barrer et ne plus les croire ^^.
Les cons ^^.
"Faire du brand content, c'est faire vivre la vie de la cité. On doit intégrer les marques dans le récit de la transformation positive "
Le mec est complètement allumé.
La place grandissante des marques dans la société m'étonne, je me demande souvent, entre autres:
- Pourquoi des gens mettent des machins moches avec BALENCIAGA écrit en gros dessu
- Pourquoi les crocodiles de Lacoste et le joueur de polo de Ralph Lauren grandissent avec le temps
- Pourquoi LVMH est le premier groupe de luxe mondial (réponse : c'est la "marque" France qu'il vend avant tout)
Les villes sont des marques, les pays sont des marques, les gens sont des marques, les journaux sont des marques. On peut faire de l'argent avec tout ce qui marque, certains l'ont bien compris et peu leur importe ce qu'ils détruisent au passage.
60% de "brand content", 30% de reprise d'opérations de com de politiciens ou de célébrités et 10% de reportages réalisés par des pigistes sous payés. Et cela va empirer...
Effectivement difficile de dire que Brut est (ou a jamais été) un media journalistique !
Très intéressant. Ce qui est nouveau est que la porosité information, publicité ou brand content s'occupe du grand public et du grand public jeune.
Dans le domaine professionnel, cela fait belle lurette que la presse, média au service des professionnels connait cette porosité. Dans les années 90, déjà, la presse informatique publiait des reportages financés par la publicité d'à coté. Je l'ai personnellement connu chez un constructeur informatique.
Très bon post, qui ne pose malheureusement pas la question du business model des entreprises de presse. Le fond du sujet, c'est celui-ci. Brut a besoin de vivre, et pour un média gratuit "de masse", pas d'autre choix que d'aller chercher de la pub. Les marques de presse et les marques commerciales coexistent, les unes se servant des autres pour s'enrichir mutuellement... C'est bien triste, car on n'en finit plus d'avancer dans le processus de mercantilisation du monde, mais enfin je ne vois pas vraiment de mobilisation de masse pour être sérieusement informés. Y compris dans les milieux "intellectuels" (cadres et profs, pour résumer).
je découvre une expression qui m'était totalement inconnue !
alors pour en savoir pluxs : Le contenu de marque ou programme de marque est un genre créatif à part entière, différent de la publicité. Ce type de marketing de contenu associe une logique de communication de marque à la présentation d’une offre média traditionnelle. Wikipédia
et ma question : pourquoi employer un anglicisme globish pult^to qu'une expression française très explicitée ? laissez macron baragouiner le globish pour épater les foules !
"L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.
En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté."
Il faut décidément relire Günther Anders...
Il me souvient d'une époque pas si lointaine, où les magazines mentionnaient "publi-reportage" en marge/en tête de ce genre d'articles. Un reste - disparu - d'honnêteté intellectuelle journalistique.
Peut-être faudrait-il trouver un autre nom de métier que "journaliste" pour ces personnes ?
Merci en tout cas pour cet article.
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Il est intéressant de noter que face aux techniques pour éviter la pub (adblock, ublock etc) les commerciaux trouveront toujours la parade: publireportage mais aussi sponsoring incrusté en début ou au milieu de la vidéo, sans compter les habituels placement de produit. Tant que la pub ne sera pas tout simplement interdite (ou réduite à une poignée de simples affiches sur de petit panneau en ville), on aura toujours ce jeu du chat et de la souris, entre éviter la pub et se faire attraper par elle là où on ne l'attend pas.
Grâce à ce sponsoring , nous aurons droit à une information "libre et non faussée '
Effrayant.
les gens de télé de la génération d'avant, style Patrick Le Lay et son temps de cerveau, ont l'air gentils à côté des gens de Brut.
mais je me pose la question de quel statut a Brut, et quel type de gens ils emploient? à ce niveau on est vraiment à la frontière entre un média qui fait du journalisme et l'agence de pub.
C'est l'histoire de François S. qui écrit un papier sur François S.
Ce que j'aimerais savoir, c'est le nombre de jeunes qui sortent tous les ans d'une formation en journalisme , on extrapole sur une vingtaine d'années, et on se demande : que deviennent tous ces diplômés ?
Ont-ils tous trouvé un poste de journaliste ?
Comment font-ils pour vivre ?
Et ceux que l'on continue chaque année à former : que peuvent-ils espérer sur le marché du travail ?
François Saltiel a écrit un petit livre intéressant chez Flammarion :
Le vendeur de thé qui changea le monde avec un hashtag
Après les milliardaires propriétaires des principaux médias, les grandes marques pour guider la main des journalistes.
Elles laveront les cerveaux comme un vulgaire baril de lessive.
Une nouvelle preuve que sur le journalisme , toutes nos " illusions sont perdues "....
( définitivement )
Je retiens que pour François Soinian le festival Médias en Seine est un "espace d'entre-soi journalistique". On pourrait ajouter les autres raouts rassemblant les habituels éditocrates : les assises du journalisme de Tours ou le festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne. Je ne dis pas ça parce qu'ASI y est parfois invité (c'est un alibi), mais parce qu'on n'y trouve jamais de la critique radicale des médias. Le sujet de l'article de François Soinian prouve bien que le journalisme en France est au 36ème dessous.
Merci pour ce dossier fort intéressant ! J'ai hâte de découvrir les prochains articles de cette toute nouvelle rubrique mensuelle. Félicitations et merci à François Soinian et à l'équipe d'ASI derrière ce projet. Bonne continuation.