Brève

Figaro / interview Biden : cinq questions par mail

Sébastien Rochat

04 février 2013 Maj: 04 février 2013

Défi du jour : comment réaliser une interview à moindre frais du vice-président américain, depuis Paris, sans le voir ? Il suffit d'envoyer cinq questions par mail sans le préciser aux lecteurs. Un défi remporté ce lundi 4 février 2013 par Le Figaro qui en a fait sa une.

du vice-président américain, depuis Paris, sans le voir ? Il suffit d'envoyer cinq questions par mail sans le préciser aux lecteurs. Un défi remporté ce lundi 4 février 2013 par Le Figaro qui en a fait sa une.

"Joe Biden entame sa tournée européenne et doit être reçu ce matin par François Hollande", peut-on lire en une du Figaro daté lundi 4 février 2013. Mais "avant de rencontrer le chef de l'Etat français, le vice-président des Etats-Unis a détaillé les priorités des réformes de Barack Obama". Traduction : avant de voir Hollande, Biden a accordé une interview au Figaro. Un joli coup journalistique.

En page intérieure, on découvre que le journaliste a pu poser cinq questions à Joe Biden : sur sa tournée en Europe, la guerre au Mali, l'Iran ou encore les objectifs du second mandat d'Obama. Une interview très formelle... mais qui comporte une petite bizarrerie : il n'y a aucune relance, le journaliste ne rebondit pas sur les réponses de son interlocuteur. A-t-il vraiment rencontré Biden ? Un autre indice permet aux lecteurs d'en douter : sous l'interview, un article sur le numéro deux américain est signée Laure Mandeville, correspondante du Figaro à Washington. Or, ce n'est pas elle qui a réalisé cette interview.

Une interview et un article picto

Joint par @si, le journaliste du Figaro, Philippe Gélie, basé à Paris, nous confirme qu'il n'a pas rencontré Biden. "J'ai obtenu cette interview et j'ai demandé que notre correspondante le fasse. Mais ce n'était pas possible. In fine, on a pris ce qu'on nous a donné".

C'est-à-dire ? "Ça s'est fait par échange de questions écrites, par mail", explique-t-il. N'est-ce pas un peu gênant de ne pas pouvoir faire de relances ? "Quand on n'a pas le choix, on prend ce qu'on nous donne", répond Gélie. Dommage que les lecteurs du Figaro n'aient pas été informés des conditions exactes de cette interview-communication de Biden. Mais que ces lecteurs se rassurent, Gélie nous précise que "les Américains sont des pros, ils ne bidouillent pas vos questions". C'est déjà ça…

Selon nos informations, la même interview virtuelle de Biden a été auparavant proposée au Monde, qui l'a refusée. On se demande encore pourquoi...