La revue Jésuite "Etudes" retire les caricatures de Charlie
Au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo, Etudes, la revue mensuelle des Jésuites, avait publié sur son site quatre caricatures de Charlie Hebdo sur la religion catholique. "C’est un signe de force que de pouvoir rire de certains traits de l’institution à laquelle nous appartenons, car c’est une manière de dire que ce à quoi nous sommes attachés est au-delà des formes toujours transitoires et imparfaites", expliquait la revue. Las, face à la polémique, la revue vient de retirer les caricatures et remplacer le texte de soutien "nous sommes Charlie", par un autre texte justifiant ce retrait.
Publier ces caricatures était "un moyen d’affirmer que la foi chrétienne est plus forte que les caricatures que l’on peut en faire, même si des chrétiens en ont été offensés. Sans doute, cela aurait nécessité de plus amples explications, se justifie aujourd'hui la revue. (...) Le retentissement de ces événements a jeté le trouble sur ce qui nous semblait aller de soi. Et cela nous attriste. Voulant mettre fin aux polémiques, nous avons décidé de retirer l’accès à la page qui les a fait naître".
Page supprimée
Nouveau texte remplaçant le message de soutien et les caricatures publiées après l'attentat
Pour le Pape, "on ne peut insulter la foi des autres"
Cette suppression intervient alors que le pape François, en déplacement aux Philippines ce jeudi 15 janvier, s'est exprimé devant des journalistes sur sa conception de la liberté d'expression. "Dire ce que l’on pense est une obligation, a-t-il déclaré. Si un député ou sénateur ne dit pas ce qu’il pense, ce qu’il considère comme la juste voie, il ne sert pas le bien commun. Nous avons l’obligation de parler ouvertement". Toutefois, il a ajouté que cette liberté devait s'exercer "sans offenser". "Il y a des limites. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision", a-t-il précisé. Avant de prendre un exemple surprenant : "Si un grand ami dit du mal de ma mère, il doit s’attendre à recevoir un coup de poing".
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