Les figures des Gilets jaunes, entre la police et leur base
Julien Coupat en garde à vue "préventive", François Ruffin se disant dans le viseur de la DGSI, Eric Drouet objet d'une enquête : plusieurs figures proches du mouvement des Gilets jaunes ont fait l'objet, ces dernières heures, d'attentions policières et judiciaires. Du côté des Gilets jaunes, ces dernières 24 heures ont été riches en rebondissements et en frictions internes, notamment sur la question de la représentation du mouvement.
Flixecourt ne veut plus de Ruffin
C'est le Courrier Picard qui l'annonçait vendredi : le député insoumis François Ruffin, rare politique qui semblait avoir les faveurs des Gilets jaunes, ne serait plus en odeur de sainteté à Flixecourt (Somme). Pour preuve, vendredi il n'a pas pris le bus avec les 63 manifestants de la ville dans laquelle une partie de son film Merci patron a été tournée. Quel bus ? Pour aller où ? Avait-il l'habitude de prendre ce fameux bus avec les Gilets jaunes de Flixecourt les jours précédents? L'article ne le dit pas. Mais il cite Christophe Ledoux, le nouveau porte-parole des Gilets jaunes de Flixecourt : "Il ne soutient pas notre mouvement, il veut être soutenu par notre mouvement", accuse celui-ci. Nouveau porte-parole ? Oui, puisque le Courrier Picard nous apprend également que Jeanine Depuydt, précédente représentante, a décidé de se mettre en retrait, estimant le mouvement "en voie de radicalisation". Elle a toutefois décidé, contre l'avis du collectif, de continuer à s'exprimer dans les médias nationaux. Elle n'y portera donc que sa propre parole.
Pourtant, les Gilets jaunes s'exposant médiatiquement sans avoir été désignés comme porte-paroles s'exposent à se faire recevoir fraîchement à leur retour sur les rond-points. C'est ce qui est arrivé à Jean-François Barnaba (dont le matinaute parlait ici), Gilet jaune de l'Indre, qui a passé beaucoup de temps sur les plateaux télé ces derniers jours.
De retour dans son département le vendredi 7 décembre, il a été reçu à coups d’œufs et de farine à un point de blocage de Châteauroux et a quitté le rond-point sous les huées, comme le raconte la Nouvelle République. On lui reproche pêle-mêle la fréquence de ses apparitions médiatiques, et sa situation de salarié sans affectation du Conseil général de l'Indre, depuis dix ans, pour un salaire net de 2600 euros par mois, révélée quelques jours plus tôt par L'Obs.
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