sur son blog, elle raconte le making of. "Le résultat du second tour d'une élection présidentielle en France est un des moments les plus forts dans la vie de l'AFP. Etre celui ou celle qui appuie sur le bouton pour envoyer le "flash" - un format de dépêche réservé aux événements capitaux, du genre de ceux qui font s’interrompre les programmes à la radio dans le monde entier pour un bulletin spécial - est un privilège rarissime", raconte l'agence Qui a même filmé l'événement |
Cet article intéressant ne sert pas seulement à informer sur les rouages de la diffusion de l'information. Il est aussi une justification du choix de l'AFP, pour la première fois de son histoire, de ne pas avoir patienté jusqu'à 20 heures pour lancer l'information : "Au cours de toutes les élections présidentielles dans le passé, l’AFP a sagement attendu 20h00 pour envoyer son flash.(..) Mais pour cette présidentielle 2012, le tabou tombe. Dimanche 6 mai, l’AFP annonce à ses abonnés l'élection de Hollande à 18h53, après leur avoir bien précisé que «la diffusion de ces informations auprès du grand public est de (leur) seule responsabilité» Elle avait fait de même lors du premier tour : l’information donnant Hollande en tête devant Nicolas Sarkozy était passée sur les fils à 18h46."
Les explications sont de deux ordres : "Quiconque, en France, possède une connexion internet peut connaître le résultat de la présidentielle en quelques secondes, en consultant Twitter ou en regardant la télévision belge, alors même que tous les médias français sont obligés de rester muets", déplore d'abord l'agence. Qui assure aussitôt qu'il s'agit de conserver son prestige international : "Face à cette situation, l’AFP, qui dispose d’estimations concordantes, basées sur les premiers dépouillements et fournies par ses propres sources, doit-elle rester silencieuse ? L’agence, qui dispose de 3.500 clients à l’étranger, restera-t-elle crédible si, au moment le plus fort de la vie politique française, elle se fait doubler par les agences concurrentes anglo-saxonnes comme ce fut le cas en 2007 ?" "Le monde de l'information en France doit comprendre que l'AFP est une agence internationale", martèle le PDG Emmanuel Hoog. Des explications que le PDG a raison de s'entraîner à développer : le texte ne le précise pas, mais l'agence est la cible d'une enquête du parquet pour la divulgation en avance des résultats du premier tour...
L'AFP en profite aussi pour se laisser aller à un moment d'autocélébration : "Cette fraction de seconde au cours de laquelle la grande nouvelle est diffusée au monde entier est le point culminant d’une immense mobilisation de la «machine AFP» depuis des mois : plus de 200 journalistes de l’agence étaient sur le pont dimanche soir, à Paris et dans les bureaux de province, de la rédaction politique jusqu’aux motards chargés de foncer près de la voiture du président-élu entre l’aéroport du Bourget et Paris. En passant par les envoyés spéciaux dans les états-majors politiques et par la rédaction web qui, pendant 8h30, a confectionné un « direct » grâce auquel les clients internet ont pu diffuser un récit de la soirée minute par minute. Quelque 1.700 photos et 68 vidéos ont été diffusées aux clients de l’AFP dans la soirée. La carte cliquable montrant les résultats département par département, commune par commune, a reçu jusqu'à 100.000 connexions simultanées tout au long de la soirée."
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