Traité d'antisémite, Ménard attaque Marianne
Candidat à la mairie de Béziers avec le soutien du FN aux municipales de 2014, Robert Ménard, ex-président de Reporters Sans Frontières (RSF), réclame à Marianne quelques 150 000 euros de dommages intérêts et quatre publications judiciaires de la condamnation en diffamation qu'il espère obtenir. L'objet de sa plainte ? Un encadré d'un dossier datant de septembre 2012 intitulé les "buzzo-réacs" dans lequel il est question de lui, mais aussi de Dieudonné, Alain Soral ou du Réseau Voltaire. Dans ce court article, Marianne donne la parole à un chercheur, Vivien Hoch. Ce dernier déclare "qu'ils sont des porteurs d'idéologie" et que "leurs diverses provocations" entretiennent "l'idéologie antisémite". |
L'encadré paru dans Marianne le 22 septembre 2012
L'audience devant la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris avait lieu cette semaine. Robert Ménard reproche à Marianne d'avoir été taxé d'antisémitisme. L'avocate de Marianne Laurianne Favre a plaidé qu'accuser Robert Ménard d'entretenir l'idéologie antisémite ne signifiait pas qu'il était lui même antisémite et a invoqué, au pire, une "maladresse journalistique". De son côté le parquet a jugé le "procédé journalistique contestable" en considérant qu'il s'agissait plutôt d'une "manifestation d'opinion désagréable". Mais il ajoute que ces propos ne sont pas "suffisamment précis pour que le tribunal les condamne". Le procureur de la République a requis dans le sens de Marianne, considérant que les faits de la "diffamation n'était pas établis". La dépêche AFP relatant l'affaire est d'ailleurs tout à fait dans ce sens.
Par ailleurs, le site OJIM, lancé par Claude Chollet (ancien du Grece : groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne, proche de la Nouvelle Droite) publie un papier, le 5 décembre, selon lequel Marianne a manipulé ses lecteurs et surtout mal retranscrit les propos du chercheur. L'OJIM accuse Marianne de manipulation. Sur quelles bases ? D'abord, sur la base d'un courrier de Vivien Hoch à Robert Ménard que l'OJIM dit avoir consulté, et selon lequel Hoch n'incluait absolument pas Ménard. Hoch affirme même avoir dit et écrit à la journaliste de Marianne que l'intéressé tentait de "s’exprimer sincèrement, sans stratégie invisible, et en cela mérite un écho dans le débat public".
Ensuite, l'OJIM se base sur un courrier de l'ex-directeur de Marianne Maurice Szafran à Ménard. "Robert, Sur le fond, tu as raison. Mais tu sais fort bien que la journaliste ne présentera pas ses excuses. C’est étranger à la tradition de la presse française. Il vaut donc mieux que tu agisses comme tu l’entends. Confraternellement. Maurice Szafran ", aurait écrit l'ex-PDG de Marianne. Jugement le 16 janvier.
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