Nous vous racontions hier cette folle journée durant laquelle le candidat d’En Marche et la candidate du FN se sont tour à tour pressés au chevet des employés en grève du site d’Amiens, sous l’oeil des chaînes d’info. Dans un reportage diffusé ce jeudi, la journaliste de BFMTV, Samia Brakhlia, présente sur place, dévoile les coulisses de ce jour où, selon le matinaute, Macron a évité la débâcle.
La visite surprise de Le Pen auprès des salariés, si surprise que ça ? Pas vraiment. L'opération a, en réalité, été savamment préméditée par le FN. "Le matin même vers 10 heures, le FN avait préparé le terrain", explique Brakhlia. Aux avant-postes hier, Eric Richermoz, conseiller régional frontiste (reçu sur notre plateau en février) et l’élue municipale FN Sylvie Chopin, "se sont chargés de dorloter" les salariés de Whirlpool. Le reportage de la journaliste de BFM montre que dès 10 heures, l’équipe du FN avait apporté croissants et tracts aux employés sur le piquet de grève. Sur les images, on voit ainsi Richermoz siroter une bière aux côtés des employés sur le parking de l’usine.
Résultat de cette opération séduction ? Les images des chaînes d’info diffusées hier : on y voit une Le Pen accueillie sous les hourras, et qui enchaine les selfies avec des ouvrières, tandis qu’au même moment, on montre Macron attablé dans une salle à demi-vide avec la chefferie syndicale. En seulement 20 minutes sur place, Le Pen a doublé le candidat d'En Marche. Du moins dans les esprits, car comme l'explique un délégué syndical CFE-CGC, interrogé par Brakhlia, Macron avait prévenu dès le début de sa réunion à midi (et donc avant que Le Pen ne fasse irruption) qu’il comptait se rendre auprès des employés à 14h30. Quoiqu’il en soit, l’image est dévastatrice : lorsqu’à 15 heures, Macron arrive à son tour auprès des employés, c'est non pas sous les applaudissements, mais c’est sous les sifflets. Des sifflets fournis... par des militants du FN, confie une employée de l’usine au micro de Brakhlia.
L'occasion de lire notre article : "Whirlpool : guerre d'images à Amiens entre Macron et Le Pen" et le billet de Daniel Schneidermann : "Le jour où Macron a évité la débâcle"
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous