Varoufakis / doigt d'honneur : une farce qui sert Bruxelles (La Tribune)
Un doigt d’honneur… et une entreprise de démolition. Comme nous le racontions hier, dimanche soir la télévision publique allemande a diffusé l’extrait d’une vidéo où l’on voit Yanis Varoufakis, ministre des Finances grec et par ailleurs invité sur le plateau, faire un doigt d’honneur à l’Allemagne. Quand bien même cet extrait est sorti de son contexte comme le disait @si et comme s’en émeut aujourd’hui dans le Guardian le réalisateur de la vidéo tournée en 2013 lors d’un festival en Croatie, le vice-chancelier Sigmar Gabriel s'est dit agacé des attaques visant l'Allemagne de la part des représentants du gouvernement grec.
Une farce anecdotique ? Pas vraiment estime le journaliste de La Tribune Romaric Godin et invité de notre émission sur les rapports de force entre la Grèce et ses partenaires européens. Godin considère que l’épisode participe à décrédibiliser le parti Syriza au pouvoir en Grèce depuis le 25 janvier dans un unique but : lui faire avaler coûte que coûte les plans d’austérité mis en place par Bruxelles. "En faisant passer le gouvernement grec pour une équipe de clowns dignes du cirque Bouglione, écrit Godin, les Européens confirment leur storytelling, ou scénarisation de l'information, engagée depuis le 25 janvier : Syriza n'a pas de programme réaliste, preuve ultime de l'absence d'alternatives à la politique de la troïka."
Certes, convient La Tribune, Varoufakis porte une part de responsabilité en acceptant des interviews à tout-va et notamment à Paris Match. En effet, la séance photos très people lui a valu bien des moqueries comme nous le racontions ici. Pour autant, "la farce entretenue par de nombreux médias profite évidemment aux Européens qui peuvent ainsi aisément adopter une position de supériorité face à la Grèce et rejeter systématiquement les réformes proposées par Athènes pour imposer leur propre agenda".
> Syriza perçu comme une équipe de clowns ? C'est le constat que nous faisions dans notre émission consacrée aux premières semaines du nouveau gouvernement grec et intitulée "le corps dirigeant européen a vu arriver Syriza comme des zozos".
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