CNews écarte Audrey Pulvar des interviews politiques
Suspendue le 27 avril par sa direction qui lui reprochait d'avoir manqué à son "devoir de réserve" en signant entre les deux tours une pétition appelant à voter Macron contre Marine Le Pen, la journaliste de CNews a repris ses fonctions ce dimanche. À un détail près: elle se voit pour l'heure écartée des interviews politiques.
"C’est la décision de la direction jusqu’à nouvel ordre. On est tombés d’accord sur notre désaccord mais on a trouvé cette solution", explique au Parisien la journaliste dont l’émission Dimanche Politique a été rebaptisée Dimanche Pulvar. "On va continuer à parler de l’actualité politique et des faits de société majeurs avec des philosophes ou des économistes. Sauf que là, je suis privée d’invité politique", précise Pulvar.
Le Parisien, 14 mai 2017
La chaîne a confirmé depuis à l’AFP que la journaliste "ne ferait plus d’interview politique, pour protéger la rédaction et pour éviter d’être taxée" de partialité. CNews précise que la mesure n’a pas vocation à durer "ad vitam aeternam", mais qu’elle devrait s’appliquer durant la période électorale. Ainsi, à l’approche des législatives, la journaliste se voit également écartée des éditions spéciales de la chaîne. "Je voulais couvrir la passation des pouvoirs ce dimanche, mais ce n’est pas possible. En signant cette pétition, je savais qu’il y aurait des conséquences, pas forcément agréables", glisse Pulvar au Parisien.
"je m'étonne d'avoir été assez seule dans la profession"
Pour autant, la journaliste ne regrette "absolument pas" d’avoir pris position contre le FN, "un parti qui reste d’extrême droite, raciste et xénophobe" insiste-t-elle, "Au contraire, je m'étonne d'avoir été assez seule dans la profession.(…) alors qu'en 2002 des journalistes s'étaient clairement engagés contre."
Après sa suspension fin avril, Pulvar avait rapidement réagi sur Twitter : "Tous les jours des journalistes-éditorialistes d'extrême droite déroulent le programme du FN dans des médias généralistes. Ça ne gène personne". Dans un communiqué, SOS Racisme avait appelé la chaîne d'info en continu à revenir sur sa décision. La journaliste avait également reçu le soutien d’élus de tous bords, dont Yannick Jadot, Gérald Darmanin, ou encore Najat Vallaud-Belkacem.
L'occasion de lire notre article : "Entre-deux tours houleux dans l'audiovisuel"
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