Aubrac, quelques minutes d'admiration
cette alerte sur les sites d'info, à la minute où la plume tourne comme âme en peine, en se demandant quel sujet encore traiter. Hollande qui sent monter la vague ? Mélenchon qui a traité un journaliste de connard ? Bayrou qui ne veut pas geler le point d'indice des fonctionnaires ? Le Figaro qui révèle que la dynamique de la campagne de Sarkozy "marque le pas" ?
Raymond Aubrac est mort, à 97 ans. Entendre toquer à la porte cette invitée inattendue, dont les visites se font si rares: l'admiration. Ouvrir large sa porte. Rêver quelques secondes, seulement rêver, à cette traversée du dernier siècle, à ce petit Monsieur qui s'en va de collège en école, raconter aux enfants son histoire inimaginable. Admirer, simplement admirer, cette destinée de combattant d'outre-siècle, encore si présent au monde. Réflexe de matinaute, googliser les derniers jours: le mois dernier, encore, il soutenait une candidate socialiste dans le Val d'Oise. Logiquement, avec Stéphane Hessel, il appelait à voter Hollande, lequel, tout aussi logiquement, le citait en meeting. Se demander inutilement, absurdement, où sont les Aubrac d'aujourd'hui.
Puis revenir au réel. Imaginer, dans les minutes, les heures qui viennent, comment "lacampagne" va fondre sur la nouvelle, la dépecer, la digérer. Les voir comme si on y était, les petits malins des QG, trousser les hommages les plus affûtés. Ah, ça va les changer du permis de conduire ! Pour le plaisir, le petit plaisir, imaginer les suées du préposé à l'hommage, de chez Sarkozy. Les imaginer supputant comment un calibrage idoine de l'hommage national pourrait leur faire regagner un demi-point d'intentions de vote. Pauvre Guaino...
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