Ayrault, les plaisirs minuscules d'un discours
Quelques nuances, évidemment. A lire en détail le discours de Ayrault, l'alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail reste un objectif proclamé. La séparation des activités des banques, entre dépôts et investissement, n'est pas encore officiellement enterrée. Les créations de postes dans l'Education, la police et la Justice, ne feront pas de mal à ces institutions. Dans un autre domaine symbolique, les différentes Valls hésitations n'ont pas encore totalement enterré l'idée -excellente- de remise d'un récépissé aux contrôlés, par la police. Mais les terrains sont peu nombreux.
Les petits plaisirs ont évidemment pour fonction de consoler du renoncement aux grandes ambitions. Exit la grande réforme fiscale, projetée par exemple par Thomas Piketty, et qui aurait pu remettre à plat tout le système, structurellement injuste, de la fiscalité sur les revenus. Exit l'idée même de protectionnisme, jadis agitée par Montebourg, Todd, et autres doux rêveurs. Exit le rêve d'imposer à l'Allemagne les grandes visions françaises (puisque le pacte imposant à la France la règle d'or va être ratifié, en échange de contreparties non encore précisées). C'est au microscope, qu'il va falloir travailler, pendant les temps qui viennent. Ce qui n'est d'ailleurs pas une raison pour remiser longues-vues et télescopes.
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