Calvi, Aphatie, et le compotegate
Le ministre, ou le président faisant ses courses, ou vivant une vie quotidienne "comme la nôtre", est un grand classique de la fiction républicaine. C'est une fiction communément admise par les citoyens. Elle bénéficie d'une tolérance. On sait que ce que l'on voit n'est pas le réel, mais ces images, comme une drogue douce, consolent une vague douleur. Elles soutiennent à basse intensité la fiction du "tous égaux devant le cabas à poireaux". Jusqu'au moment où elles se fissurent, et craquent. Si vous êtes sages, petits enfants du peuple de gauche, je vous raconterai un jour comment la fiction mitterrandienne, qui débuta, au son des flûtiaux, dans une bergerie du pays basque, au milieu des arbres et des ânes, se termina par les super-gendarmes, et les écoutes de l'Elysée.
A partir de lundi, les mêmes médias qui, se soumettant à l'agenda sarkozyste, même quand ils le combattaient, nous ont raconté, pendant cinq ans, une histoire de cauchemar et de tempêtes, tourneront, toujours au son des flûtiaux, les premières pages d'une autre histoire, celle d'un retour à la normale. Elle sera plaisante. Elle nous reposera. Elle nous bercera, comme les contes pour enfants. Mais elle exigera autant de vigilance que l'histoire précédente.
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