Démission Bayou : médias et politiques face à l'inconnu
"Je suis accusé de faits qui ne me sont pas présentés, dont mes accusateurs·ices disent qu'ils ne sont pas pénalement répréhensibles, et dont je ne peux pas me défendre puisqu'on refuse de m'entendre" : en annonçant sa décision, ce 26 septembre, aux militants EELV, l'écologiste Julien Bayou s'est dit victime de "Kafka à l'heure des réseaux sociaux". De fait, dans la chronique du #MeToo politique, le "cas Bayou" présente plusieurs caractéristiques inédites. Dans les accusations formulées contre lui, pas de gifle, pas de rock dansé-serré, pas de main baladeuse, pas de drogue versée subrepticement dans un cocktail, aucun soupçon de viol : avec la démission de Bayou, le feuilleton des Violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le milieu politique inaugure une nouvelle page : les violences psychologiques. Faudra-t-il rajouter un "P" à l'acronyme ?
La séquence finale commence en effet sur les réseaux sociaux. Plus précisément, par un tweet. "
Bonjour EELV
, tweete l'association Nous toutes le 19 septembre, la cellule VSS a été saisie en juillet après des accusations de violences commises par
@julienbayou
sur son ex-compagne.
Comment s'assurer que les militantes soient en sécurité ? Aucune mesure ne semble avoir été prise, pourquoi ?"
Interrogée le soir même sur France 5, la députée EELV Sandrine Rousseau annonce avoir été alertée de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes"
par une ex-compagne du secrétaire national de EELV (appelons-la A.), qu'elle a reçue chez elle. D'après Rousseau, des accusations identiques proviendraient "manifestement"
de plusieurs autres femmes. Une enquête journalistique est en cours, ajoute-t-elle encore, sans préciser dans quel média. Elle révèle enfin – à la demande de l'intéressée, précisera-t-elle plus tard – que A. a tenté de se suicider, tout en précisant que les faits reprochés ne sont pas "pénalement répréhensibles"
.
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