Dimanche, dernière ?
, continue à se déployer la rhétorique habituelle. Naguère ministre de l'Education, Darcos souhaita en finir avec l'école du samedi matin, pour préserver les week-ends des familles. Ministre du travail, il ferraille aujourd'hui pour libéraliser le travail du dimanche. Contradictoire ? Nullement, protestait-il placidement au micro de France Inter. Il avait naguère souhaité que la famille puisse se retrouver le week-end. Mais c'était justement pour pouvoir aussi piétiner en famille dans les centres commerciaux. Passez muscade. Son intervieweur n'y vit que du feu.
C'est dans une étrange apathie générale que se déroule le nième round de l'offensive sarkozyste en faveur du travail du dimanche. Certes, le ministre qui avait naguère assuré que le travail des instituteurs consistait à changer les couches-culottes, fait ce qu'il peut pour réveiller les choses, en faisant du Darcos. "La gauche a un problème général avec le travail " lançait-il aussi vendredi matin. Ou encore, il donnait un coup de patte aux parlementaires spécialistes du droit du travail, qui "se font plaisir" en prolongeant les débats.
Mais ces coups de griffe tombent dans le vide. Où le débat rebondirait-il ? Dans lémédias ? Le sept-neuf de France Inter, refuge favori du matinaute, est parti toutes affaires cessantes dans une urgente rétrospective de tous les standards musicaux des sixties. A l'Assemblée ? Mais l'opposition est désormais soumise à un inexorable sablier. Pour autant, le débat est-il clos ? Sûrement pas. Comme les rivières souterraines, il suit son cours quelque part. Et notamment à droite : c'est la sainte-alliance des catholiques et du petit commerce, qui avait eu raison du projet l'hiver dernier. De l'hiver à l'été, ni les premiers ni le second n'ont disparu. La résistance au travail du dimanche resurgira quelque part, même si personne ne sait où. La seule chose que l'on sache, c'est que l'apparente plasticité du corps social n'a d'égale que sa résistance.
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