La Sarkozye, douchée, mais pas (encore) coulée
Ce grand naïf qu'est le premier président de la Cour des comptes, Philippe Séguin, s'étonnait ce matin sur Europe 1 que le rapport de la Cour, commandé par la commission des finances du Sénat, ait d'abord été accueilli dans l'indifférence générale, avant, plusieurs jours plus tard, d'éclabousser à retardement la presse internationale. Il n'a pas tort. Seize millions dépensés pour un sommet de quatre heures nous émeuvent moins que la construction et le démontage d'une douche qui n'a pas servi. Ce décalage fait méditer, sur les mécanismes par lesquels nous nous scandalisons.
Si l'existence de cette "salle de douche" était mentionnée dans le rapport de la Cour des comptes, la Cour n'y insistait pas. Le détail est donc noyé dans le déluge annuel de révélations sans suite de la Cour. Il semble porter, comme une fatalité, le poids de l'indifférence qui ne manquera pas de l'accueillir. Arrive Mediapart qui ajoute, circonstance fatale, "qu'elle n'a pas servi". L'affaire eût donc été jugée moins scandaleuse si Bachar El Assad s'était douché. Surtout, le site publie...
la photo de la cabine, avec ce mystérieux panneau de commandes digne d'une navette spatiale. Cette photo, c'est la goutte d'eau.
Sans photo, chacun peut encore faire mine de ne pas voir. Mais la photo nous interdit de détourner les yeux. Au risque de nous aveugler, du savon dans les yeux.
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