L'enfant, ennemi public
Il est un lieu de la République qui défie toute exploration
Eût-il parlé, par exemple, de sacs à dos, la proposition aurait sonné différemment. Mais les "cartables" des bouts de choux ! D'autant que la proposition tombe en même temps que l'interpellation par la police de deux enfants de six et dix ans, soupçonnés (à tort) de vol de vélos, et qui a fait l'ouverture des 20 Heures du pont de l'Ascension. Darcos n'y est pour rien, mais le mélange de ces représentations aboutira sans doute à dissiper la fumée de ce fumigène, sans doute plus rapidement encore que les autres.
Les deux nouvelles, conjuguées, dessinent un paysage. Dans ce paysage, un nouvel ennemi public : l'enfant. L'enfant voleur de vélos, et au cartable lourd de menaces. Darcos, comme les autres ministres, disposant certainement d'une batterie de sondages circonstanciés effectués par d'éminents spécialistes, il faut conclure qu'il doit y avoir un public, demandeur de cette représentation-là. Un public qui accueille favorablement la proposition (enterrée depuis) d'incarcération à partir de douze ans. Un public qui envisage favorablement la recherche des armes au milieu des taille-crayons. Il doit y avoir une France qui souhaite ça, une France qui ne parle pas à la radio, ni à la télé. Mais qui vote, ce qui explique bien des choses.
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