Marée noire : rien à voir en mer de Chine
Avec 140 000 tonnes de pétrole brut, c'est, selon le New York Times
, le plus gros rejet de condensats de toute l'histoire du pétrole. Le naufrage du pétrolier iranien Sanchi, au large de Shanghai, après une collision avec un chalutier chinois, pourrait donner lieu à une des plus importantes marées noires de l'histoire. Les opérations de dépollution, selon un expert cité par la presse chinoise, pourraient prendre "des dizaines, voire des centaines d'années"
.
Et pourtant, remarque Thomas Cluzel dans sa revue de presse internationale de France Culture, la presse est discrète. Et notamment la presse japonaise. Si les medias d'état chinois ont diffusé des images spectaculaires du pétrolier en feu, rien ou très peu dans la presse japonaise, qui épouse en la circonstance le mutisme gouvernemental. Pour des raisons stratégiques ? Mystère. Le journal suisse Le temps évoque le fait que le lieu de l'accident est situé dans une zone économique disputée entre Chine et Japon. Mais sur les raisons précises du mutisme de la très démocratique presse japonaise, Le Temps a l'honnêteté de reconnaitre qu'il n'en sait rien.
La presse japonaise n'est pas la seule discrète. En France, en Europe, avons-nous entendu parler de la marée noire du Sanchi ? Il est vrai qu'elle cumule tous les handicaps médiatiques. D'abord, c'est en mer de Chine. C'est loin. Surtout, c'est sous l'eau, que se déploie le panache de condensats. Pas de nappe de surface. Allez, du haut d'un hélico ou d'un satellite, photographier un panache sous l'eau. Sous l'eau, donc pas de photo, pas d'oiseau mazouté. Et pas de photo, pas de catastrophe. CQFD.
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