Méditations sur l'éroto-lepénisme
Pourquoi a-t-on désinvité Marine Le Pen de Radio J ? Marine Le Pen va-t-elle aller à Lampedusa ? A propos, que pense Marine Le Pen de la hausse de l'essence ? Tiens, Marine Le Pen serait-elle favorable à une zone d'exclusion aérienne de la Libye ? Marine Le Pen remettrait-elle les Tunisiens dans les bateaux ? Marine Le Pen aurait-elle démasqué les pirates de Bercy ? Marine Le Pen aurait-elle viré Galliano ? Et Servier ? Et Renault ? Et Johnny ?
Les plus anciens d'entre vous se souviennent certainement que la chronique politico-médiatique a périodiquement connu, dans les trente dernières années, des phases de lepénite aigüe. En général, elles précèdent ou suivent les élections. Dans l'intervalle, scrutin majoritaire oblige, il arrive qu'elles se calment. La fonction du lepénisme, dans la vie politique française, est complexe. Elle consiste notamment à centraliser sur un objet unique fureurs et angoisses multiformes, mais pas seulement. Le sarkozisme l'avait, pour un temps, détrôné. Il est d'ailleurs intéressant d'observer que la présente crise de lepénite aigüe est exactement indexée sur la démonétisation du sarkozisme.
Mais il y a un autre champ d'explication. Si le Front National est vraiment, comme l'affirme l'un des invités de notre Ligne j@une d'hier, le sondeur Jérôme Sainte-Marie, dans une formule fort pénétrante (pardon), "la zone érogène de la politique française", nous n'avons pas fini de nous exciter dans l'année qui vient. A remarquer, d'ailleurs, pour pousser la comparaison jusqu'au bout (re-pardon) que le corps politico-médiatique français, en matière de zones excitables, emprunte davantage ses caractéristiques au corps masculin, qu'au corps féminin. Ici comme là, on peut s'autoriser à penser que c'est regrettable.
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