Michael Moore, et le fantôme de Guy Mollet
Pourquoi sont-ils si rares, à oser ainsi nommer les choses ? Dans la décision d'Obama, tout nous crie les désastres futurs. Le cœur, la raison, les souvenirs, les comparaisons, dessinent le même cataclysme. Mais tout se passe comme si cette évidence était trop déchirante, pour que nous la regardions en face. Nous cherchons donc des excuses à Obama. Nous nous disons : c'est trop gros pour que ce soit vraiment ce que ça semble être. Nous nous raccrochons à des brindilles : la date de début de retrait des troupes, les conditions ("très fermes") posées au président afghan, etc.
Nous chassons aussi les souvenirs qui nous assaillent. Ici en France, par exemple, nous chassons le souvenir de ce dirigeant socialiste nommé Guy Mollet, arrivé au pouvoir en 1956 sur un programme de "paix en Algérie", et qui, accueilli à coups de tomates par les ultras d'Alger, restera comme celui qui envoya le contingent en Algérie, installant durablement la France dans une guerre meurtrière. Nous chassons ces fantômes, qu'il y a sans doute mille raisons de chasser. Mais ils sont insistants.
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