Vie privée, apologie, pédophilie : arrêt sur trois mots de l'affaire Mitterrand
, les mots fusent dans tous les sens, et le matinaute entend n'importe quoi. Xavier Bertrand parle ainsi de "vie privée". "C'est scandaleux que certains aillent fouiller la vie privée d'un homme. Cela rappelle des heures sombres de notre histoire". On n'ose comprendre l'ancien ministre. Est-ce une allusion aux déportations d'homosexuels par les nazis ? S'agissant d'une autobiographie, vendue à 190 000 exemplaires, et dont l'auteur est allé faire la promotion à plusieurs reprises à la télévision, la vie privée n'est plus du tout privée. Mitterrand, en outre, n'a jamais fait mystère de la parfaite identité entre l'auteur et le narrateur de" La mauvaise vie". C'est donc lui, et personne d'autre, qui a fait de sa sexualité un objet de débat public.
Mais que confesse-t-il exactement ? Martine Aubry "ne peut pas croire que Mitterrand fasse l'apologie du tourisme sexuel ". Apologie ? A en croire les citations lues par Marine Le Pen (je n'ai pas lu La mauvaise vie en entier, je suis en train de le faire, et vous en re-parlerai quand je l'aurai terminé), on ne peut en effet parler d'apologie, mais, disons, de l'aveu d'une impuissance, par un consommateur de tourisme sexuel, à lutter contre ses pulsions. Problème: cet aveu ne s'accompagnant d'aucun remords apparent, d'aucun désir (par exemple) de subir une castration chimique, ne se trouve-t-on pas dans une apologie implicite ? On attend avec impatience les conclusions de la lecture de Martine Aubry (et, accessoirement, de tous ceux qui discourent aujourd'hui de castration chimique).
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