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La bande dessinée a-t-elle un sexe ?
Après la chronique d'Alain Korkos "Pas glop, Mas est mort", notre @sinaute clomani a démarré dans le forum un débat inattendu : certaines BD sont-elles plutôt destinées à un sexe qu'à un autre? Voici sa contribution, suivie de l'échange avec les @sinautes Arya et IT, débat auquel s'est invité le maître Korkos, en personne.
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Derniers commentaires
Je parie que les mangas 100% action sont principalement lus par des garçons.
Combien d'ASInautes femmes ont lu Akira ?
[quote=Alain Korkos]Si les femmes ont été placées à ces postes, c'est parce que les éditeurs (des hommes) considéraient et considèrent encore que ce qui touche à l'enfance revient naturellement aux femmes. La vraie littérature, elle, celle qui s'adresse aux adultes, est aux mains des hommes.
C'est purement sexiste.
Mais le plus grave n'est pas là. Le plus grave, c'est que les femmes, qui tiennent en main l'édition jeunesse, véhiculent sans qu'on les y pousse des schémas éminemment sexistes. Les histoires de princesses vêtues de rose qui envahissent l'édition jeunesse, ce sont elles qui les commandent et les éditent. Et ce sont principalement des femmes qui les écrivent et les illustrent.
Dans un sujet de l'émission Metropolis (Arte, La littérature française en Europe, Samedi 4 septembre 2010), toutes les têtes chercheuses européennes étrangères (chercheuses de romans français à publier dans leur pays) que l'on voit à l'écran (4 ou 5) sont des femmes. Je me suis dit : « Holà ! Elles contrôlent totalement la production littéraire ! Il devrait y avoir plus d'hommes dans le lot. »
On pourrait aussi se demander si les séries TV sont sexuées ou pas. D'après moi, certaines le sont. Desperate Housewifes est une série pour femmes. J'ai un mal fou à m'imaginer des hommes qui pourraient l'apprécier. 24 est pour moi une série plutôt masculine.
Combien d'ASInautes femmes ont lu Akira ?
[quote=Alain Korkos]Si les femmes ont été placées à ces postes, c'est parce que les éditeurs (des hommes) considéraient et considèrent encore que ce qui touche à l'enfance revient naturellement aux femmes. La vraie littérature, elle, celle qui s'adresse aux adultes, est aux mains des hommes.
C'est purement sexiste.
Mais le plus grave n'est pas là. Le plus grave, c'est que les femmes, qui tiennent en main l'édition jeunesse, véhiculent sans qu'on les y pousse des schémas éminemment sexistes. Les histoires de princesses vêtues de rose qui envahissent l'édition jeunesse, ce sont elles qui les commandent et les éditent. Et ce sont principalement des femmes qui les écrivent et les illustrent.
Dans un sujet de l'émission Metropolis (Arte, La littérature française en Europe, Samedi 4 septembre 2010), toutes les têtes chercheuses européennes étrangères (chercheuses de romans français à publier dans leur pays) que l'on voit à l'écran (4 ou 5) sont des femmes. Je me suis dit : « Holà ! Elles contrôlent totalement la production littéraire ! Il devrait y avoir plus d'hommes dans le lot. »
On pourrait aussi se demander si les séries TV sont sexuées ou pas. D'après moi, certaines le sont. Desperate Housewifes est une série pour femmes. J'ai un mal fou à m'imaginer des hommes qui pourraient l'apprécier. 24 est pour moi une série plutôt masculine.
Gail Luron assexué?
Vous n'avez pas lu "Gai Luron en slip"!
http://www.bdcouvertes.com/baisers/kissgotlib.JPG
Vous n'avez pas lu "Gai Luron en slip"!
http://www.bdcouvertes.com/baisers/kissgotlib.JPG
Il y a peut-être un certain machisme du point de vue de la création.
Mais point de vue de la réception, vous savez bien qu'il n'y a pas de sexe : j'ai lu les mêmes bd que mes potes (Astérix, Tintin, Lanfeust de Troy, Lucky Luke, Dingodossiers,etc.)
Idem pour les dessins animés : tous les gens de mon âge, filles ET garçons connaissent les mêmes par coeur ! Dragon Ball, Nicky Larson, Olive et Tom, Jeanne et Serge, les Chevaliers du Zodiaque, Princesse Sarah... !
Arrêtons de prendre les filles pour des poupées rêvant du prince charmant !
Mais point de vue de la réception, vous savez bien qu'il n'y a pas de sexe : j'ai lu les mêmes bd que mes potes (Astérix, Tintin, Lanfeust de Troy, Lucky Luke, Dingodossiers,etc.)
Idem pour les dessins animés : tous les gens de mon âge, filles ET garçons connaissent les mêmes par coeur ! Dragon Ball, Nicky Larson, Olive et Tom, Jeanne et Serge, les Chevaliers du Zodiaque, Princesse Sarah... !
Arrêtons de prendre les filles pour des poupées rêvant du prince charmant !
« La BD a-t-elle un sexe ? »... Poser la question dans une formulation convenue, bourgeoise, c’est déjà réduire la BD à un genre mineur de l’art. Dirions-nous aujourd’hui de la danse, la musique, la peinture ou la poésie qu’elles sont sexistes ?
Apparemment, on ne s’autorise à juger que ce qui est considéré en cour, aujourd’hui plus que jamais, comme mineur (ou pire [chuchotements] : comme subversif !)
Tous les domaines artistiques ou scientifiques nés au siècle dernier ou depuis ont rencontré une armée d’opposants et de critiques, jusqu’à leur aval par un groupe de snobs en vue dans les réunions mondaines et leurs groupies :
- Le jazz, genre musical si longtemps décrié, n’est reconnu comme art que depuis qu’il n’a plus rien à dire ! On n’improvise plus, on recopie note après note ce qui a déjà été joué : le jazz est mort, faisons luire ses cendres ! Mais aujourd’hui il est parfaitement intégré, il sert de fond sonore aux pubs télé et aux magasins d’alimentation.
- Le cinéma a acquis ses titres de noblesse non en tant que ce qui le distingue comme « art » mais par l’urbanité des gens qui en vivent. Tel producteur ou telle actrice font vibrer nos émotions à propos de leur carrière mais les produits auxquels ils ont participé ne nous intéressent que s’ils ont été abondamment promus par leurs agents et les contacts dans les medias ! Brigitte Lahaye est productrice TV et Rocco Siffredi papillonne dans les soirées mondaines.
D’autres domaines –à la frange- comme soutenaient Louis Pauwels et Jacques Bergier dans la revue « Planète » des années 1970 :
- Longtemps la psychanalyse a été controversée, parce qu’elle était considérée comme mineure par la médecine officielle. Aujourd’hui elle s’est tellement édulcorée qu’elle fait partie du quotidien des bourgeois. Elle n’est plus l’objet d’aucun débat. Est-ce que cela émeut quelqu’un ? (Cet exemple n’est là que pour illustrer le propos concernant la médiatisation de la BD dans les 50 dernières années).
- La science-fiction en littérature reste un domaine diabolisé par la bien-pensée ambiante. Et, fort heureusement dirais-je, elle demeure difficilement récupérable malgré les efforts démesurés pour la rendre acceptable. Nous avons là un des revers majeurs de ceux qui voudraient récupérer de toute manière la BD.
« La BD a-t-elle un sexe ? » : De quelle BD parle-t-on ?
De la BD francophone des Christophe, des Benjamin Rabier à l’aube du 20è siècle ?
Des planches publiées dans les hebdos franco-belges des années 49-69, où les familles et l’église catholiques pesaient de toute leur influence sur les publications destinées à la jeunesse ? (Voir la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse).
Des BD US avec leurs « super-héros » ou des « Horror comics » de Kurtzman et Elder dans les années 50, interdits à la suite d’insinuations calomnieuses par des communautés chrétiennes ?
Etudiant en psychosociologie dans les années 1968-72, j’ai tenté de rédiger une thèse sur la « BD » comme phénomène culturel et véhicule idéologique privilégié, en partant d’un ensemble de présupposés critiques, en particulier le sexisme, comme font la plupart des soi-disant penseurs.
J’ai donc entrepris à cette époque de rassembler une abondante masse de documents (albums et revues) des années 1949 (date de la loi sur les publications destinées à la jeunesse) à 1972, pillant les greniers, fréquentant les bouquinistes et les libraires « spécialisés », hantant les conventions, afin de corroborer mes intuitions avec un faisceau de preuves irréfutables.
A ma grande stupéfaction, tous les préjugés bâtis sur des souvenirs d’enfance et d’adolescence (et un amas de rancoeur à l’égard de mes éducateurs) s’effondraient à mesure que je pénétrais dans ce domaine artistique et culturel si différent des poncifs et de l’image négative –bien que récupérée- des idéologues de l’époque, politiques, églises, journaux (le poids des autres médias était plus limité).
J’entrais dans un monde d’art sans artifice et de créativité sans limite ; un lieu où le romanesque du scenario est renchéri par la folie du graphisme ;
Un terrain où la censure, uniquement externe et permanente, devient l’objet même du détournement ;
Un lieu où le sexe n’est ni plus ni moins présent que dans les autres formes d’art, et se trouve magistralement exprimé par autant de créatrices que de créateurs.
- Je vous prie de feuilleter à cet égard le superbe ouvrage de mon ami d’enfance Henri Filippini : Encyclopédie de la Bande Dessinée érotique, La Musardine, 1997, qui rassemble une importante compilation d’œuvres où le nombre et la qualité des dessinatrices est largement représenté face à leurs confrères.
Ma conclusion est banale : sans l’interventionnisme abusif des associations et communautés catholiques bien-pensantes des années 50, toujours en vigueur à ce jour, il n’y aurait pas eu de censure frustrante pour les créateurs de BD.
Mais sans cela, y aurait-il eu Barbarella, Jodelle, Paulette, MAD, L’echo des Savanes, Fluide Glacial, etc. ?
Apparemment, on ne s’autorise à juger que ce qui est considéré en cour, aujourd’hui plus que jamais, comme mineur (ou pire [chuchotements] : comme subversif !)
Tous les domaines artistiques ou scientifiques nés au siècle dernier ou depuis ont rencontré une armée d’opposants et de critiques, jusqu’à leur aval par un groupe de snobs en vue dans les réunions mondaines et leurs groupies :
- Le jazz, genre musical si longtemps décrié, n’est reconnu comme art que depuis qu’il n’a plus rien à dire ! On n’improvise plus, on recopie note après note ce qui a déjà été joué : le jazz est mort, faisons luire ses cendres ! Mais aujourd’hui il est parfaitement intégré, il sert de fond sonore aux pubs télé et aux magasins d’alimentation.
- Le cinéma a acquis ses titres de noblesse non en tant que ce qui le distingue comme « art » mais par l’urbanité des gens qui en vivent. Tel producteur ou telle actrice font vibrer nos émotions à propos de leur carrière mais les produits auxquels ils ont participé ne nous intéressent que s’ils ont été abondamment promus par leurs agents et les contacts dans les medias ! Brigitte Lahaye est productrice TV et Rocco Siffredi papillonne dans les soirées mondaines.
D’autres domaines –à la frange- comme soutenaient Louis Pauwels et Jacques Bergier dans la revue « Planète » des années 1970 :
- Longtemps la psychanalyse a été controversée, parce qu’elle était considérée comme mineure par la médecine officielle. Aujourd’hui elle s’est tellement édulcorée qu’elle fait partie du quotidien des bourgeois. Elle n’est plus l’objet d’aucun débat. Est-ce que cela émeut quelqu’un ? (Cet exemple n’est là que pour illustrer le propos concernant la médiatisation de la BD dans les 50 dernières années).
- La science-fiction en littérature reste un domaine diabolisé par la bien-pensée ambiante. Et, fort heureusement dirais-je, elle demeure difficilement récupérable malgré les efforts démesurés pour la rendre acceptable. Nous avons là un des revers majeurs de ceux qui voudraient récupérer de toute manière la BD.
« La BD a-t-elle un sexe ? » : De quelle BD parle-t-on ?
De la BD francophone des Christophe, des Benjamin Rabier à l’aube du 20è siècle ?
Des planches publiées dans les hebdos franco-belges des années 49-69, où les familles et l’église catholiques pesaient de toute leur influence sur les publications destinées à la jeunesse ? (Voir la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse).
Des BD US avec leurs « super-héros » ou des « Horror comics » de Kurtzman et Elder dans les années 50, interdits à la suite d’insinuations calomnieuses par des communautés chrétiennes ?
Etudiant en psychosociologie dans les années 1968-72, j’ai tenté de rédiger une thèse sur la « BD » comme phénomène culturel et véhicule idéologique privilégié, en partant d’un ensemble de présupposés critiques, en particulier le sexisme, comme font la plupart des soi-disant penseurs.
J’ai donc entrepris à cette époque de rassembler une abondante masse de documents (albums et revues) des années 1949 (date de la loi sur les publications destinées à la jeunesse) à 1972, pillant les greniers, fréquentant les bouquinistes et les libraires « spécialisés », hantant les conventions, afin de corroborer mes intuitions avec un faisceau de preuves irréfutables.
A ma grande stupéfaction, tous les préjugés bâtis sur des souvenirs d’enfance et d’adolescence (et un amas de rancoeur à l’égard de mes éducateurs) s’effondraient à mesure que je pénétrais dans ce domaine artistique et culturel si différent des poncifs et de l’image négative –bien que récupérée- des idéologues de l’époque, politiques, églises, journaux (le poids des autres médias était plus limité).
J’entrais dans un monde d’art sans artifice et de créativité sans limite ; un lieu où le romanesque du scenario est renchéri par la folie du graphisme ;
Un terrain où la censure, uniquement externe et permanente, devient l’objet même du détournement ;
Un lieu où le sexe n’est ni plus ni moins présent que dans les autres formes d’art, et se trouve magistralement exprimé par autant de créatrices que de créateurs.
- Je vous prie de feuilleter à cet égard le superbe ouvrage de mon ami d’enfance Henri Filippini : Encyclopédie de la Bande Dessinée érotique, La Musardine, 1997, qui rassemble une importante compilation d’œuvres où le nombre et la qualité des dessinatrices est largement représenté face à leurs confrères.
Ma conclusion est banale : sans l’interventionnisme abusif des associations et communautés catholiques bien-pensantes des années 50, toujours en vigueur à ce jour, il n’y aurait pas eu de censure frustrante pour les créateurs de BD.
Mais sans cela, y aurait-il eu Barbarella, Jodelle, Paulette, MAD, L’echo des Savanes, Fluide Glacial, etc. ?
Je n'arrive pas à réaliser la présence d'un quelconque sexisme dans la littérature jeunesse. Certes, il y a beaucoup d'heroines dans la littérature jeunesse contemporaine (au contraire peut etre de ce qui se faisait dans les bibliotheques rose/verte) mais personnellement le sexe des héros n'a jamais été une question pour moi. J'ai probablement du mal à évaluer la qualité de tels livres parce qu'ils sont toujours profondément ancrés comme les marqueurs de mon enfance et comme mes modèles absolus... Malgré tout il me semble que ces récits qu'on donne à lire aux enfants démontrent une recherche d'universalité et l'apport du rêve.
Certains auteurs comme Marie-Aude Murail, Gerard Moncomble, Annie Jay ou Odile Weuleresse sont pour moi d'excellents auteurs, bien que la plupart de leur production est considérée comme de la sous-littérature puisque destinée aux enfants.
Je pense cependant que le récit qui a marqué ma vie a jamais reste la trilogie de Philipp Pullman, Les Royaumes du Nord, qui m'a semblé infiniment plus riche qu'Harry Potter.
Ps: dans sa réponse, IT fait une distinction biblitheque rose pour les filles et bibliotheque verte pour les garcons. Or je pense qu'il s'agit plutot d'une distinction par tranche d'age, Alice étant probablement une des héroines les plus féminines de la littérature "jeunesse".
Certains auteurs comme Marie-Aude Murail, Gerard Moncomble, Annie Jay ou Odile Weuleresse sont pour moi d'excellents auteurs, bien que la plupart de leur production est considérée comme de la sous-littérature puisque destinée aux enfants.
Je pense cependant que le récit qui a marqué ma vie a jamais reste la trilogie de Philipp Pullman, Les Royaumes du Nord, qui m'a semblé infiniment plus riche qu'Harry Potter.
Ps: dans sa réponse, IT fait une distinction biblitheque rose pour les filles et bibliotheque verte pour les garcons. Or je pense qu'il s'agit plutot d'une distinction par tranche d'age, Alice étant probablement une des héroines les plus féminines de la littérature "jeunesse".
Et Yoko Tsuno ?
Voila une bonne série BD, avec un héros principal féminin, et des thèmes pas du tout neuneu, qui à mon avis peut être lue par les deux sexes...
Par contre je ne sais pas vraiment de quand ça date (fin 80's ?).
Voila une bonne série BD, avec un héros principal féminin, et des thèmes pas du tout neuneu, qui à mon avis peut être lue par les deux sexes...
Par contre je ne sais pas vraiment de quand ça date (fin 80's ?).
En fait lorsque j'etais gamin, une des premieres BD qui m'a ete permis de lire etait en francais "Bicot", titre francais bizarre de Winnie Winkle the Breadwinner. Un sale gamin de la banlieue, adopte par un famille aisee qui ne faisait que des betises en allant retrouver ses copains de banlieue, avec des decors et costumes entre deux guerres tres interessants.
Mais surtout le personnage qui me fascinais etait la grande soeur qui non seulement etait toujours la pour regler les problemes, mais ne faisais que ce qu'elle voulait.
Beaucoup plus tard, me rapellant de cette BD, j;ai essaye de retrouver les originaux. Quelle ne fut pas ma surprise de decouvrir que l'original, en fait a pour personnage principal ... la grande soeur, que Perry ( Bicot ) est uniquement un personnage secondaire, et que l'idee principale de l'auteur etait de depeindre chaque semaine le vie d'une femme liberee.
Or en France, les editeurs ont choisit uniquement les planches avec les histoires du petit frere, et ou la soeur etait au second plan.
J'ai decouvert aussi que cette BD a ete publie pendant 40 ans, le personnage evoluant avec son temps ( et se faisant plusieurs fois censurer aux USA )
EDIT : Alain, si tu passes par la et que tu as des infos, precisions sur cette BD, ca serait avec grand plaisir
Mais surtout le personnage qui me fascinais etait la grande soeur qui non seulement etait toujours la pour regler les problemes, mais ne faisais que ce qu'elle voulait.
Beaucoup plus tard, me rapellant de cette BD, j;ai essaye de retrouver les originaux. Quelle ne fut pas ma surprise de decouvrir que l'original, en fait a pour personnage principal ... la grande soeur, que Perry ( Bicot ) est uniquement un personnage secondaire, et que l'idee principale de l'auteur etait de depeindre chaque semaine le vie d'une femme liberee.
Or en France, les editeurs ont choisit uniquement les planches avec les histoires du petit frere, et ou la soeur etait au second plan.
J'ai decouvert aussi que cette BD a ete publie pendant 40 ans, le personnage evoluant avec son temps ( et se faisant plusieurs fois censurer aux USA )
EDIT : Alain, si tu passes par la et que tu as des infos, precisions sur cette BD, ca serait avec grand plaisir
Je suppose qu'une partie de l'univers de la BD obéit aux mêmes évolutions que le cinéma ou la littérature grand public. J'entends par là toujours plus de calibrage et d'identification, c'est à dire un héros qui corresponde à une cible précise, cible qui doit s'identifier à lui. Ainsi, un jeune ado doit lire Harry Potter, l'histoire d'un autre jeune ado etc. C'est dommage. Le vivre ensemble est nié jusque dans les loisirs et la production culturelle... l'entresoi est le mal de notre société.
Comme pour les œuvres jeunesses, le problème, c'est la sur-représentation des héros garçon et des filles qui "attendent" qu'on les sauve, que le héros rentre à la maison, que les heros les séduisent... etc.
QQ parle ci dessus de la "bonne" bd en commençant par larcenet. Vous trouver sérieusement qu'il met autant de heros filles que garçon, larcenet (et pourtant, j'adore larcenet).
J'avais écrit a un magazine pour enfant (toupie), il y a quelque temps pour leur dire qu'un seul heros fille dans les histoires non suivi en un an d'abonnement, c'était vraiment peu. On (elle) m'a répondu que "c'est plus facile pour les fille de s'identifier au garçon que l'inverse". Ben tient....
A chaque fois, je m'étonne qu'on s'étonne que que les filles reproduisent autant le modèle sexiste que les garçons. C'est quand même pas une nouveauté que le dominé intègre dès l'enfance sa domination et la reproduit. Sinon, vu que l'éducation est au mains des femmes depuis longtemps, il y aurait belle lurette que le monde ne serait plus sexiste !!!!
QQ parle ci dessus de la "bonne" bd en commençant par larcenet. Vous trouver sérieusement qu'il met autant de heros filles que garçon, larcenet (et pourtant, j'adore larcenet).
J'avais écrit a un magazine pour enfant (toupie), il y a quelque temps pour leur dire qu'un seul heros fille dans les histoires non suivi en un an d'abonnement, c'était vraiment peu. On (elle) m'a répondu que "c'est plus facile pour les fille de s'identifier au garçon que l'inverse". Ben tient....
A chaque fois, je m'étonne qu'on s'étonne que que les filles reproduisent autant le modèle sexiste que les garçons. C'est quand même pas une nouveauté que le dominé intègre dès l'enfance sa domination et la reproduit. Sinon, vu que l'éducation est au mains des femmes depuis longtemps, il y aurait belle lurette que le monde ne serait plus sexiste !!!!
Au Japon, c'est tellement plus simple.
Dans cet empire de la bande-dessinée, vous savez toujours précisément à quel âge et à quel sexe est destiné ce que vous êtes en train de lire, car tous les mangas sont prépubliés dans des magazines dont le coeur de cible est toujours bien défini. Par exemple, le Shônen Jump c'est pour les jeunes adolescents (garçons), le Young Jump pour les jeunes adultes, et l'Ultra Jump pour les adultes (violence et érotisme). Les codes graphiques et narratifs sont assez clairement définis. Il est par ailleurs peu commun que les auteurs soient d'un sexe différent de celui de leur lectorat présumé, même s'il y a des exceptions.
Mais il ne faut pas oublier que les lecteurs achètent ce qu'ils veulent. Même si des auteurs, éditeurs ou commerciaux pétris de préjugés sexistes prétendent que la bagarre c'est pour les garçons, les filles peuvent très bien s'y retrouver. Même dans un pays comme le Japon où les règles du jeu sont parfaitement explicites, les éléments culturels sont réappropriés par les lecteurs et les lectrices à leur manière, et il ne faut pas négliger le nombre de lectrices de Dragon Ball !
En France, c'est intéressant, car le phénomène est amplifié : contrairement aux Japonais, les lecteurs français sont souvent inconscients qu'ils lisent un manga qui ne leur est pas destiné. Par exemple, Love Hina a eu un assez bon succès chez les filles, nonobstant qu'il est clairement destiné aux garçons. L'histoire est celle d'un garçon un peu loser et faible qui se retrouve gérant d'une pension peuplée de jeunes filles qui lui font bien des misères. C'est un peu le stéréotype du manga-harem qui conforte le fantasme masculin du anti-héros qui se retrouve malgré ses défauts entouré de filles toutes plus ou moins amoureuses de lui (et souvent dévêtues, bizarrement). Mais on n'a pas l'habitude de ce genre de comédie en France, et on pense immédiatement qu'une histoire moderne avec des jeunes gens et des sentiments, c'est un truc de gonzesse. Raté.
Les B.D. pour filles et les B.D. pour garçons, ça ne peut pas exister. Car la masculinité et la féminité sont des créations de l'imaginaire, et il y aura toujours des gens pour échapper à leur définition, notamment quand on change de pays...
Dans cet empire de la bande-dessinée, vous savez toujours précisément à quel âge et à quel sexe est destiné ce que vous êtes en train de lire, car tous les mangas sont prépubliés dans des magazines dont le coeur de cible est toujours bien défini. Par exemple, le Shônen Jump c'est pour les jeunes adolescents (garçons), le Young Jump pour les jeunes adultes, et l'Ultra Jump pour les adultes (violence et érotisme). Les codes graphiques et narratifs sont assez clairement définis. Il est par ailleurs peu commun que les auteurs soient d'un sexe différent de celui de leur lectorat présumé, même s'il y a des exceptions.
Mais il ne faut pas oublier que les lecteurs achètent ce qu'ils veulent. Même si des auteurs, éditeurs ou commerciaux pétris de préjugés sexistes prétendent que la bagarre c'est pour les garçons, les filles peuvent très bien s'y retrouver. Même dans un pays comme le Japon où les règles du jeu sont parfaitement explicites, les éléments culturels sont réappropriés par les lecteurs et les lectrices à leur manière, et il ne faut pas négliger le nombre de lectrices de Dragon Ball !
En France, c'est intéressant, car le phénomène est amplifié : contrairement aux Japonais, les lecteurs français sont souvent inconscients qu'ils lisent un manga qui ne leur est pas destiné. Par exemple, Love Hina a eu un assez bon succès chez les filles, nonobstant qu'il est clairement destiné aux garçons. L'histoire est celle d'un garçon un peu loser et faible qui se retrouve gérant d'une pension peuplée de jeunes filles qui lui font bien des misères. C'est un peu le stéréotype du manga-harem qui conforte le fantasme masculin du anti-héros qui se retrouve malgré ses défauts entouré de filles toutes plus ou moins amoureuses de lui (et souvent dévêtues, bizarrement). Mais on n'a pas l'habitude de ce genre de comédie en France, et on pense immédiatement qu'une histoire moderne avec des jeunes gens et des sentiments, c'est un truc de gonzesse. Raté.
Les B.D. pour filles et les B.D. pour garçons, ça ne peut pas exister. Car la masculinité et la féminité sont des créations de l'imaginaire, et il y aura toujours des gens pour échapper à leur définition, notamment quand on change de pays...
Oui, on a un bon paquet de BD débiles spécifiques pour les garçons (et dont Rahan est la parfaite illustration...)
M'enfin, soyons sérieux :
Prenez Larcenet, Goossens, Gotlib, Riad Sattouf, Tronchet, etc... : qui oserait prétendre que c'est de la BD pour garçon?
En gros, c'était vrai jusqu'à il y a quelques années, maintenant, l'offre s'est multipliée et diversifiée, les BD 'pourries' n'existent plus...
Actuellement, la BD en général apporte une originalité due à l'extraordinaire créativité des auteurs, et qui n'ont souvent rien à envier aux grands auteurs classiques, en tous cas en ce qui concerne les scénarios...
M'enfin, soyons sérieux :
Prenez Larcenet, Goossens, Gotlib, Riad Sattouf, Tronchet, etc... : qui oserait prétendre que c'est de la BD pour garçon?
En gros, c'était vrai jusqu'à il y a quelques années, maintenant, l'offre s'est multipliée et diversifiée, les BD 'pourries' n'existent plus...
Actuellement, la BD en général apporte une originalité due à l'extraordinaire créativité des auteurs, et qui n'ont souvent rien à envier aux grands auteurs classiques, en tous cas en ce qui concerne les scénarios...
"Mais le plus grave n'est pas là. Le plus grave, c'est que les femmes, qui tiennent en main l'édition jeunesse, véhiculent sans qu'on les y pousse des schémas éminemment sexistes. Les histoires de princesses vêtues de rose qui envahissent l'édition jeunesse, ce sont elles qui les commandent et les éditent. Et ce sont principalement des femmes qui les écrivent et les illustrent."
D'où la nécessité d'influer par nos achats.
Liste lab-elle
Biblio antisexiste
par ex
D'où la nécessité d'influer par nos achats.
Liste lab-elle
Biblio antisexiste
par ex
En tous cas, c'est une bonne idée d'avoir fait une chronique avec les contributions d'@sinautes talentueux.
P'tain, qu'est-ce qu'ils doivent être fiers ! ;o)
P'tain, qu'est-ce qu'ils doivent être fiers ! ;o)
.
Juste pour dire que Fantômette est une merveilleuse héroine féminine, voire féministe, qui est née et a grandi sous la plume d'un monsieur, Georges Chaulet. OK c'est pas de la bédé, mais bon...
Côté manga, en France, les filles sont largement représentées question lectorat, à telle point que des secteurs leurs sont dédiés, comme le yaoi, alors qu'il traite d'homosexualité masculine. Un magazine comme Be-x-boy s'arrache comme des petits pains par un public quasi exclusivement féminin.
Aujourd'hui, si on cherche à dépenser féminin en BD, j'entends par là lire des histoires dessinées par des femmes, on a largement de quoi se ruiner, ce qui ne veut pas dire qu'on arrive à la parité dans le représentation en terme de titre, loin de là.
Pénelope Bagieu (Cadavre esquis), Lucie Durbiano (Orage et désespoir), toutes les deux dans l'excellente collection Bayou, chez Gallimard.
Nine Antico (Coney Island Baby, Girls don't Cry -avec la pochette reprise de l'album Boys don't cry des Cure), Aurélia Aurita (Fraise et chocolat)...
yG
Aujourd'hui, si on cherche à dépenser féminin en BD, j'entends par là lire des histoires dessinées par des femmes, on a largement de quoi se ruiner, ce qui ne veut pas dire qu'on arrive à la parité dans le représentation en terme de titre, loin de là.
Pénelope Bagieu (Cadavre esquis), Lucie Durbiano (Orage et désespoir), toutes les deux dans l'excellente collection Bayou, chez Gallimard.
Nine Antico (Coney Island Baby, Girls don't Cry -avec la pochette reprise de l'album Boys don't cry des Cure), Aurélia Aurita (Fraise et chocolat)...
yG
"Girls can wear jeans
And cut their hair short
Wear shirts and boots
cause its ok to be a boy
But for a boy to look like a girl is degrading
cause you think that being a girl is degrading
But secretly youd love to know what its like
Wouldnt you
What it feels like for a girl"
And cut their hair short
Wear shirts and boots
cause its ok to be a boy
But for a boy to look like a girl is degrading
cause you think that being a girl is degrading
But secretly youd love to know what its like
Wouldnt you
What it feels like for a girl"
Mais bien sûr que la BD a un sexe, les BD pour filles étaient réellement nulles dans mon enfance. Après avoir été dégoûtée par les Bécassine, et autres âneries pour fifilles, j'ai fui les cartoons en vilain papier de mes cousins américains, ne me suis pas retrouvée dans les BD d'action, j'ai donc quitté le secteur BD jusqu'à l'âge adulte, où là je me suis retrouvée dans la Rubrique-à-brac, Reiser and Co, les Corto, Bretecher, et les BD historiques des Tardy and Co.
Mon rayon BD chez moi est nettement moins développé que ma bibliothèque littéraire.Parce que des Maupassant, Flaubert, Zola, etc., sont plus féminins que masculins, qu'eux sont réellement universels. Et parce que le pli n'avait pas été pris dans la prime jeunesse, je suppose.
http://anthropia.blogg.org
Mon rayon BD chez moi est nettement moins développé que ma bibliothèque littéraire.Parce que des Maupassant, Flaubert, Zola, etc., sont plus féminins que masculins, qu'eux sont réellement universels. Et parce que le pli n'avait pas été pris dans la prime jeunesse, je suppose.
http://anthropia.blogg.org
"Malgré que"
....
Beeeeeh.
....
Beeeeeh.