Notre nouvelle ennemie préférée : la déflation
Bienvenue à la déflation ! Mieux vaut se familiariser illico avec ce petit mot car on risque de l'entendre d’ici les prochaines semaines. Au départ, la déflation, c'est la baisse des prix. Couplée à la baisse des salaires, la déflation ferait des ravages : chômage impossible à enrayer, chute de la consommation, prix et salaires qui baissent à nouveau… le cercle est vicieux. Certes la zone euro n’est pas encore en déflation mais la hausse des prix – autrement dit l’inflation – ralentit considérablement. La menace est sérieuse. On pensait la crise terminée ? Pour certains, elle ne fait que commencer.
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Derniers commentaires
Et soyez bien certains que lorsqu'on émarge à 13 000 € mensuels, le principe d'égalité, on connait.
Déjà, concernant les outils à disposition de la banque centrale (BC par la suite). Il en existe trois principaux et deux parmi eux sont systématiquement ignorés, ou alors des “journalistes” ignares croient avoir fait la découverte du siècle lorsqu’ils en prennent connaissance.
1/ Le taux d’escompte est tout simplement le taux des intérêts lorsque les banques privées empruntent à la BC. Plus il est bas, plus les banques sont incitées à emprunter, ce qui augmente leur réserves, donc l’offre de crédit, c’est-à-dire l’offre de monnaie par création éponyme, ce qui contribue à l’inflation. Comme cela est dit dans l’article, en cas de déflation, cet outil devient inutile.
2/ Le rachat des titres de dettes. La BC peut racheter un titre financier, ce faisant le vendeur du titre (aka les banques) reçoit de l’argent de la BC, argent qui rejoint directement les réserves de la banque et dont un multiple (lié à la création monétaire) va être injecté dans l’économie. En règle générale ce sont les titres de dettes d’État qui sont concernés. Ainsi c’est la BC qui est le nouveau créancier de l’État. Et c’est là mon premier grief contre votre article : on ne sait s’il est question de racheter les titres de dette souveraine ou de faire défaut. Je crains qu’il n’y ait confusion sur les termes. En effet, la BC est libre de ne pas réclamer le remboursement de la dette, auquel cas on peut parler d’un défaut, et c’est une opération indolore pour la BC de par sa fonction, puisqu’elle a le pouvoir de créer l’argent. Mais elle peut très bien attendre un remboursement de la part de l’État, et mettre en place une gestion fédérale de la dette, comme votre économiste interrogé le suggère, ce qui n’est pas faire défaut. Ou alors on parle d’un défaut partiel. Mais là encore ce n’est pas le défaut qui permet d’injecter de l’argent, et donc lutter contre la déflation, mais bien le rachat de la dette. Par exemple un défaut sans rachat par la BC (donc quand le créancier se retrouve entubé), ne change pas la masse monétaire (l’État a gagné ce que le créancier a perdu), et donc ne modifie pas l’indice des prix.
En apparté. C’est compliqué cette histoire-là, mais c’est important : le défaut de la dette et l’inflation provoquée par le rachat de titres de dettes sont deux méthodes très différentes de régler le problème de la dette. On peut imaginer un mix des deux, solution pragmatique qui consisterait à évaluer les avantages&inconvénients (il y en a dans les deux cas), et à évaluer à quelle hauteur on applique les deux. Mais pour ce faire, encore faut-il bien savoir de quoi on parle.
3/ On peut toucher au taux de réserve bancaires (réserve = “coffre”, taux de réserve = “part de ce qu’il y a dans le coffre par rapport à l’argent que doit la banque à ses clients”, c’est genre 10 %, pour schématiser, nos comptes que nous avons tous dépassent de 10× (eg. 1/10%) la somme que détient réellement la banque et le système fonctionne car nous ne réclamons pas tous notre argent au même moment). Ce n’est pas une solution envisagée, car diminuer ce taux (donc augmenter la circulation de l’argent à réserves constantes) ça augmente le risque, pour les banques, de se retrouver sur la paille (elle ne peuvent plus satisfaire les clients qui réclament leur argent, faute de réserves suffisantes). Si ce taux existe, c’est précisément pour éviter les crises (jusq’au jour où nos têtes d’ampoules comprendront que ce taux est inutile en cas de crise systémique, précisément parce qu’une crise systémique engage, par définition, une part importante du bilan bancaire, ie plus que les réserves). Donc cette solution n’est jamais envisagée, à raison.
Or ces trois solutions, vous l’aurez remarqué, ont pour principal interlocuteur les banques. La 1/ permet de faire la gestion fine, autrement dit lorsqu’il n’y a pas de crise, et qu’on cherche à stabiliser l’inflation, on ce sert de cet instrument. La 2/ est beaucoup plus brutasse, déjà ça sent le roussi. Si jamais on arrive un jour à la 3/, dites-vous bien qu’on sera dans la merde jusqu’au cou, malgré tout ce qui pourra être dit pour rassurer tout le monde.
Du coup, ces solutions ne fonctionnent que si les banques “jouent le jeu”, ce qui signifie dans l’économie tout ce qu’il y a de plus standard : “remplir leur rôle social”, à savoir accorder des crédits pour permettre de l’investissement. C’est grâce aux mécanismes du crédit bancaires, qui est source de création monétaire, que les outils de la BC agissent sur l’inflation. Du moins c’est la seule explication que je suis capable de me donner pour expliquer pourquoi les outils de la BC sont inefficaces. En effet, les outils de la BC agissent sur la capacité des banques à octroyer des crédit. Et on peut voir un crédit comme une offre de monnaie, et une offre de monnaie importante (à demande constante) se traduit par une diminution de la valeur de la monnaie, c’est-à-dire en terme symétriques mais plus communs une augmentation des prix. Or encore faut-il que a/ les banques veuillent bien octroyer des crédits plutôt que de spéculer b/ que des investisseurs se présentent à leurs guichets pour faire contracter ces fameux emprunts et ansi réellement injecter cet argent dans l’économie réelle.
Mais, en sortant un peu du discours à deux balles de la “grande méchante finance qui fait que nous prendre tout l’argent”, discours ridicule au demeurant puisque par définition les banques sont la finance et qu’elles n’ont besoin de rien prendre puisqu’on le leur donne bien volontiers, on peut tout simplement faire remarquer qu’en période de crise, on n’attend pas d’investissement (eg. c’est pas le a/ qui pêche, mais peut-être bien le b/). On attend pas d’une entreprise qui est ric-rac niveau bilan, de s’endetter en pariant sur un avenir plus radieux, d’autant plus en cas de crise, donc sans certitude de débouchés. Et ça c’est aussi un grief qu’on peut faire à votre article, mais aussi aux économistes qui vous avez interrogé : personne n’émet l’hypothèse du b/.
De plus, dire « ça part dans la “finance” » est un cache-sexe pour ne pas dire “spéculation”, autrement dit de la création de la valeur par la valeur, plus vulgairement appelé “faire travailler l’argent”, ou pour dire les choses plus crûement “exploiter et voler les véritables créateurs de richesse”, mais s’il vous avenait de le penser vous passeriez pour un marxiste (ça c’était pas dans le Stiglitz…). Au final, on pourra toujours donner plus d’argent aux banques, si les banques n’ont en face pas de projets économiques à financer, l’argent continuera à servir le gigantesque casino qu’est devenu la finance mondiale.
Enfin bref. Tous ces outils de la BC sont totalement inefficace parce qu’on confie, au final, la clef de la solution à celles-là même qui ont été le problème (rappelez-vous les bulles spéculatives, dont les peuples sont au final les payeurs).
Et c’est bien là le nœud du problème de votre article. Mal identifié car on a tendance à mélanger plusieurs trucs à la fois. En effet, savoir s’il faut utiliser la solution 1/ ou 2/ est une question marginale, et déjà résolue, économiquement parlant car politiquement c’est une autre paire de manche. Par contre ce qui est fondamental, c’est qu’on ne s’attend pas à ce que les banques injectent de l’argent dans l’économie, alors que c’est le seul levier qui permettrait de revenir à un minimum d’inflation, car les trois solutions exposées se basent toutes sur l’idée que les banques vont répercuter à l’économie réelle les actions de la BC. Or dans une économie qui va mal au point, quelque soit le moyen d’action considéré, tant qu’il fera appel au crédit bancaire, il est de facto rendu inutile.
La solution alors PAS envisagée : supprimons l’intermédiaire bancaire, en créant une banque publique soumise à des statuts différents d’une baque lucrative. Évidemment, le coup du “chèque consommation” est plus vendeur (et accessoirement démagogique). Ceci pas une idée loufoque que de balancer les billets, c’est juste une manière grossière d’exprimer deux idées en un. D’abord ne plus compter sur les banques en les supprimant comme intermédiaire entre une politique monétaire et l’économie réelle. Ensuite, plutôt que de compter sur l’investissement, comptons sur la consommation (en fait l’investissement est une forme de consommation : un consommation de biens destinés être accumulés sous forme de capital). Et accessoirement à ceux qui en ont le plus besoin, d’autant plus que ce sont eux qui sont les plus susceptibles de transformer cet argent en consommation — plutôt qu’en épargne, donc à la banque… donc retour à la case départ.
Parce que c’est pas Dédé du bar qui va spéculer en bourses à coup de millions… et au moins tout part au PMU… heu… à l’achat de bière… heu… enfin! à la consommation quoi.
Mais lui va acheter chinois. Arg ! M’étrangle ! Gros problème ! C’est bien beau de vouloir relancer l’économie, mais on parle de l’économie française, pas chinoise. Ce d’autant plus que les Chinois en ont un peu par dessus la tête de produire pour tout le monde, sauf pour eux-mêmes, et qu’ils aimeraient bien en profiter un peu (aka développer leur marché intérieur). Évidemment, comme à leur habitudes, comme absolument tous les néolibéraux avant eux (Arf. seriez-vous néolibéraux ? oh mais ça alors, quelle surprise !…), il est hors de question d’envisager la solution qui paraît évidente à ce problème. On préfère être dans l’impasse plutôt que ne serait-ce que la mentionner : le protectionnisme solidaire.
Cette incapacité à penser le protectionnisme est d’autant plus incompréhensible que la politique actuelle, celle qui consiste à donner de l’argent aux entreprise, est dans une impasse similaire. En effet, c’est là encore un autre, énorme, grief à faire contre votre article, et absolument tout le débat politico-économique actuel, si bien que j’en suis venu à me dire que soit je fais une belle boulette dans mon raisonnement, soit on a affaire à une belle bande d’ânes bâtés chez les économistes… Le “drift” comme vous dites, vous a tellement impressionné que vous êtes passé à côté d’un truc énorme : il faut la financer la baisse d’impôt, et ça fait mal au porte-monnaie, paradoxalement. En effet, sortons du discours un brin démago., et l’un dans l’autre on sait que cette baisse devra être répercutée, par exemple avec moins de services publics, moins de sécu. et j’en passe, source d’activité économique. Or jamais rien n’est dit sur le coût d’opportunité que ça représente (concept économique qui peut se résumer à dire qu’on jette l’argent par les fenêtres et qu’il aurait trouvé une utilité bien meilleure ailleurs), y compris sur Mediapart qui a reporté dans un article récent des études sur l’efficacité des baisses de cotisations mais qui jamais, ô grand jamais, ne se préoccupe de savoir si l’argent n’eût pas été plus utile ailleurs. Toujours est-il que, manifestement, le marché intérieur périclite, et que la déflation guette. Et savoir si on a une déflation caractérisée ou une inflation quasi-nulle se résume à des comptes d’apothicaires, laissant une large place à ce qui n’est qu’une barrière psychologique. Ce qui compte ce sont les conséquences écnomiques de la variation de l’indice des prix, conséquences qui trouvent à s’exprimer bien avant de franchir la barrière des 0%. Bref l’écnomie intérieure périclite parce que plus de demande (ni investissement, ni consommation). Alors les entreprises cherchent vendre à l’extérieur — en petite apparté, les grandes multinationales s’en sortiront mieux que les PME à ce jeu-ci. Et c’est là où je veux en venir : les politiques d’austérité ne visent pas au développement de l’économie intérieure mais visent explicitement à rendre nos entreprises plus compétitives sur le marché mondial. Le discours politique actuel parle seulement de croissance par la compétitivité, et de fait on attend aucune consommation intérieure si on sucre aux salariés leurs revenus (via la diminution des cotisations « pour rendre cela plus acceptable politiquement parlant » — façon polie de dire « pour facilement entuber le français moyen »). Or c’est efficace quand on est seul à mener une telle politique, eg. l’Allemagne il y a une décennie. Mais les effets s’annulent si tous les pays s’y mettent (et c’est le point central qui me semble évident à moi, mais qui n’est jamais questionné par personne, si bien que j’ai le sentiment de vivre dans un monde de fou). C’est cette impasse que je mentionnais en tout début de paragraphe : quelque soit la politique choisie on se heurte toujours au comportement de nos voisins ; là où une politique de la relance par la demande s’expose au risque de voir une augmentation des importations sans impact positif pour l’activité intérieure, une politique de relance de l’offre par l’amélioration de la compétitivité s’expose au risque de voir ses effets annulés par l’obligation impérative faite aux voisins d’en faire de même, s’ils veulent se maintenir sur le marché mondial (une obligation à l’heure actuelle). Là où la politique de relance de la demande nécessite, dans le cas du libre-échange généralisé, une coordination totale des gouvernements — aka un gouvernement mondial —, la politique de l’offre, toujours dans le même cas, nécessite qu’un seul et unique pays la mène, sans que les autres ne bronchent, alors que c’est de fait une attaque parasitaire contre leur économie.
Reste donc le protectionnisme solidaire. Mais de cela vous n’en aurez pas entendu parler dans l’article. Et on connait tous le contre-argument imparable — imparablement con oui ! — qu’on nous sert à toutes les sauces. Comme si le chômage, la déflation, la misère, le déclassement afin d’alimenter la lutte pour des parts sur le marché mondial, tout ceci ne nous menait pas aussi sûrement à la guerre ! (Cf. un article du *Diplo.* sur les origines économiques du conflit en Ukraine, qui attribue explicitement une responsabilité au tiraillement de l’Ukraine concernant son intégration dans les zones économiques de libre-échange russe vs. européenne.)
Résumons (et clarifions) :
— mon objectif est l’investissement et la consommation, les deux mamelles du retour à l’inflation par injection d’argent dans ces deux dommaines, mais cela jouera aussi en faveur d’une meilleure santé économique, et ce ne sont pas des objectifs qui s’excluent (comme l’article le laisse penser), mais au contraire qui se complètent ;
— cerise sur le gâteau, totalement annexe à notre sujet principal, l’inflation est aussi une méthode de la réduction de la dette, et de redistribution de ceux qui vont la payer ;
— il faut bien distinguer l’inflation du rachat de dettes par la banque centrale, suivie ou non, précédée ou non, d’un défaut partiel ou total, lui-même distinct du rachat et n’ayant à ma connaissance pas d’effet sur l’inflation ; ceci dit le rachat favorise, en théorie, l’inflation (sauf qu’en pratique les banques gardent l’argent pour elles) ;
— le seul grand contre-argument contre la relance par la consommation repose sur le dogme du libre-échange, à faire exploser fissa, et pourtant jamais remis en cause (et @si n’échappe pas à cette règle sacro-sainte des médias) ; le protectionnisme solidaire constitue une réponse adapté et raisonnable à ce problème ;
— le seul grand contre-argument contre la relance par l’investissement est que l’activité moribonde dissuade la demande de crédit (ou que les banques lucratives préferrent spéculer avec) ; auquel cas il faudra recourir à l’État comme agent macro-économique capable de mener des investissements à une échelle suffisante si nécessaire (réorientation écologique de l’économie par exemple), et à minima il faudra avoir recours à une banque publique qui palliera à la démission des banques privée.
Toute ressemblance avec un programme économique présenté lors d’élections passées ne serait que purement fortuit et n’engagerait en aucun cas l’auteur.
La déflation, c'est un terme économique un peu plus sophistiqué que la non-inflation.
La preuve, si on regarde les composantes de l'indice des prix, on voit que ça ne baisse que sur certaines variétés : les médicaments et l'informatique. Sur les autres groupes, ça monte et plutôt pas mal, notamment tous les services.
Surtout qu'une inflation faible, c'est des revalorisations de pensions, allocs familiales, allocs logements, etc. très faibles, donc plutôt bon point pour les finances sociales et fiscales (cf. taux livret A, taux d'emprunt très bas).
De plus, augmenter l'inflation de 3%-4%, ce n'est pas cela qui va créer de la croissance, puisque précisément, le PIB se mesure hors effet d'inflation. Augmenter le prix, ce n'est pas ça qui crée + de valeur ajoutée. Tout juste cela voudra dire que l'Allemagne deviendra moins compétitive et exportera moins. De là à ce que ce soit la France qui récupère les parts de marché hypothétiquement perdues par l'Allemagne, alors que nous ne sommes du tout sur le même type de gamme de production, c'est du n'importe quoi.
Donc oui, Valls se fait peur tout seul, en accusant les autres pour essayer politiquement de défendre sa stratégie de la pensée unique.
Depuis que les meilleurs économistes du monde (français, forcément) ont quitté le navire élyséen (comme Emmanuel Macron, non je plaisante) les raisonnements économiques et politiques de Hollande et compagnie sont proches du néant absolu.
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Soit 6,56 francs.
Je ne suis pas économiste, c'est sans doute pourquoi je ne parviens toujours pas à croire qu'une baguette de pain vaudrait 6,56 francs.
Et c'est sans doute pourquoi j'ai l'impression que lors du passage du franc à l'euro, on s'est contenté de changer
sur les étiquettes le signe "F" en signe "€", en nous enfumant au passage d'un facteur 6,56. sans pour autant que les salaires
aient bénéficié pour leur part d'un facteur 6,56.
Alors si déflation il y a, vive la déflation !
Il y a un certain temps, lors de ma première jeunesse - j'en suis au moins à la troisième -, j'ai enseigné l'économie dans le secondaire. Je n'avais aucun titre particulier, la matière m'était antipathique, limite incompréhensible, mais en l'enseignant, je me suis rendu compte que tout à coup, elle me semblait très simple. Miracle de l'enseignement ou démythification d'une science qui n'en fut et n'en sera jamais une ? Punition de l'âge plus adulte, je me suis retrouvée dans une Faculté d'économie notamment lors des débuts - officiels - de notre crise actuelle. Bien que certains commencent à parler de crise, mes collègues n'avaient encore rien remarqué à l'horizon - ce qui ne les empêcherait pas, l'information étant lentement relayée même par les médias, de soudain devenir des prophètes qu'on n'avait pas entendus.
Inflation, déflation : des croquemitaines qui obscurcissent régulièrement et opportunément notre horizon, qui font jaser les économistes plus ces économistes que nous sommes tous en train de devenir. Au fait, je me souviens d'une époque où on avait même forgé la "stagflation", intéressant mélange du pire de l'inflation et de la déflation. L'avons-nous oublié ?
Pendant ce temps, chaque jour nous enfonce un peu davantage dans une société injuste où les atteintes à l'éthique, à l'intelligence et à notre futur vont si vite et sont tellement tous azimuts qu'on n'a plus le temps de sortir de nos discussions oiseuses pour se demander si, passé le plaisir du jeu du dictionnaire, de la citation et du labyrinthe économicoiste, on n'est pas surtout terriblement à côté de la plaque.
Parce que pendant que les spécialistes/techniciens travaillent à nous terroriser, les choix qu'on nous impose, en leur nom, et au nôtre qui nous faisons leurs complices en tentant de suivre leurs méandres, courbes écoeurantes et affreux graphiques, sont bel et bien des choix politiques. Autrement dit, des choix qui conditionnent notre vie de citoyens de sous-zone, des choix, donc, pas la résultante de calculs techniques "objectifs".
Et, au fait, ce n'est ni de la philosophie ni de la morale. Juste le désir que toute cette énergie critique, créatrice, tous ces flux d'indignation et de révolte contre la désinformation généralisée au service d'une dédémocratisation ne finissent pas aspirées dans le tourbillon d'une fausse science, d'une fausse connaissance.
Qui bien sûr n'aurait rien à voir avec les politiques d'austérité menées ces dernières années partout et en même temps en Europe.
Il faut vraiment être économiste diplômé pour s'en étonner.
Du coup, je suis content car ça me donne l'impression d'avoir un peu compris certains mécanismes économiques (et dans cette assimilation vous avez votre part :) )
L'éconaute pourrait ellle nous rafraîchir la mémoire, voire plus si affinités?
http://www.inter-agir.fr/
La version longue dure 2 heures. Ca manque parfois de dynamisme, mais j'y ai appris énormément de choses !
Gabriel Raphi s'appuie, entre autre, sur l'idée développée dans le Manifeste pour que l'argent serve au lieu d'asservir, qui est un petit livre vraiment remarquable !
Mais il nous avait prévenu depuis au moins 2011 : Il est lu par les grands de ce monde qui n’hésitent pas à reprendre in extenso dans leurs rapports, ses analyses et recommandations
Merci Paulo
Et merci aussi à Anne-Sophie [s]de ne plus citer des charlatans dorénavant[/s] pour ce qu'elle fait : J’en rêvais, Daniel Schneidermann l’a fait !
- pour relancer l'activité et réduire le chômage il faut distribuer du revenu, ciblé vers la consommation (c'est dans tous les manuels de marcoéconomie).
Berruyer a raison en pratique :
- ça ne se fera pas, car la situation que nous vivons depuis plus de trente ans a une cause politique (et non économique comme on nous le répète jusqu'à plus soif), la prise de contrôle de toutes les instances de pouvoir par une oligarchie qui organise la société pour faciliter la perception de rentes (services bancaires,intérêts de la dette, énergie, télécom, plus-values artificielles, etc.).
Une belle illustration encore aujourd'hui avec la décision du Conseil d'Etat de permettre à EDF de percevoir rétroactivement 20 à 40 euros, par abonné. Son bénéfice, en augmentation constante depuis 4 ans (3.5 milliards en 2013), bondira en conséquence de 3 à 400 millions !
Certes le C.E. ne fait que dire le droit, oui mais un droit écrit pour une bonne part par des lobbyistes...
Il n'y a donc rien à attendre, ni de la BCE, ni de l'UE, ni du gouvernement. Leur seule préoccupation c'est de faire durer encore un peu ce système qui rapporte tant à leurs véritables mandants. Ils savent bien qu'il est insoutenable. Mais comme ça marche depuis trente ans, ils espèrent bien que ça continue encore dix ou vingt ans...
Ce qui est bien, avec l’économie, c’est qu’il y a toujours des « petits doigts » qui disent à ceux qui doivent nous dire de quoi il faut avoir peur.
Parce qu’en économie comme en religion, il faut un diable et un bon dieu.
Ce qui est bien avec l’économie, c’est que le diable et le bon dieu sont interchangeables ad infinitum. Un coup c’est l’inflation, un coup c’est la déflation.
Avant que mamie Phynance triomphe du capitaine de pédalo qui avait promis de la jeter à terre, l’inflation pouvait apparaître comme le début du commencement de l’euthanasie du rentier que cet espèce d’hérétique et relapse de Keynes appelait de ses vœux.
Le renégat Keynes est passé aux oubliettes et le capitaine de pédalo pédale dans la semoule.
Ainsi donc le diable inflation n’existe plus. Il faut donc trouver un autre enfer. Sinon, comment faire marcher les ouailles à la baguette ?
Ben y qu’a ressortir la déflation. L’important, ce n’est pas l’une ou l’autre. L’important c’est d’arriver à installer la peur. Sans peur, point de foi. Sans foi, point de soumission.
Nous allons sans doute assister, et être victimes, d’une guerre de religion avec ses Saint Barthélémy, ses Edits de Nantes (coucou Jean-Marc !) et autres fariboles.
Et pendant la guerre, les affaires continuent.
Le cacarente se fout des guerres de religion. Le cacarente s’occupe de choses sérieuses, lui.
Dommage quand quand ils perdent, ce soit nous qui payons.
Ca me parait un peu léger comme argument de panique face à la déflation (il y en a peut-être d'autres).
Sur les produits high tech on a un exemple de déflation continue depuis des lustres (c'est mieux et moins cher avec le temps) sans que ça empêche les gens d'acheter (parfois même de façon déraisonnable).
Peut-être de l'équipement plus classique (automobile, electro-ménager, ...) on peut retarder un temps, mais si on a besoin d'une auto ou d'une machine à laver, faudra bien l'acheter un moment.
Il n'y a guere que l'immobilier ou je m'imagine avoir une patience diabolique menant à la ruine de notre beau système.
C'est peut-être plus vrai pour une déflation très rapide, mais on en est loin.