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"Primes JO" : comment BFMTV et CNews ont disqualifié les grévistes

Que des salariés de la SNCF (après les éboueurs et les agents de la RATP) puissent réclamer une prime JO pour compenser une surcharge de travail, ça les rend fous. Alors comme à chaque mouvement social ou presque, BFMTV et CNews ont sorti l'artillerie lourde. Duplex usagers, micro-trottoirs orientés, débats d'éditorialistes à sens unique, interviews au lance-flammes contre les syndicalistes : tout a été fait pour disqualifier les grévistes engagés dans la "course aux primes". Une nouvelle expression médiatique a même été inventée pour l'occasion : "la facture sociale". Un terme auquel on prédit un bel avenir.

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"C'est vrai que les Français en ont marre, ils en ont marre de ces grèves qui arrivent toujours avant les grands week-ends, qui arrivent toujours quand il y a des jours fériés pour se prolonger un petit peu les congés, voilà, il y en a marre, est-ce (...)

Cette meute de chiens de garde grassement payée pour défendre un ordre néolibéral inique, n’a que mépris pour ceux qui défendent leurs conditions de travail. La violence verbale affichée (qui ressemble fort à un racisme social) dans  leurs inter(...)

Comme le disait si bien Poutou, si les éditorialistes de BFM faisaient grève, tout le monde s'en foutrait : c'est bien la preuve qu'ils ne servent à rien.

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Malheureusement, sur le traitement des grèves, les chaines du service public ne valent pas mieux :  mêmes micro trottoir d'usager pris en otages et les mêmes interviews de syndicalistes devant se justifier.

Sur ce point, je crains que la différence soit uniquement dans la forme… et encore…!

merci pour cet article et ses commentaires, je me félicite tous les jours de payer ma coti , votre lecture m'évite de me pourrir l'humeur avec ces chaînes de caniveau! vive "le média"!

Les chaînes d'info l'adorent ce sujet, c'est le karaoke du low-cost : les envoyes font du facetime avec un telephone portable à 10mn de la redaction (les gares dans Paris, c'est pas besoin d'hôtel, pas besoin de train, même pas besoin d'equipe technique). En plateau ils connaissent leur texte par coeur, bien faire les trémolos sur la prise d'otage, l'indignation quand on dit cgt, la fureur quand on prononce fonctionnaire. Mais en fait il y a surtout pas moins cher à produire.

Comme les usagers sont à quai, il faut même pas préparer le sujet, tu prends le premier aigri que tu vois. Ca c'est vraiment du taf simple.

Ils pourraient au moins reverser la pub à la caisse de grève , ils leur doivent bien ca.

Excellent article mon cher Sherlock. Satirique à souhait, délicieux. Merci

Au fait, quelles ont été les réactions de ces chaînes d'info continue quand les primes JO pour les membres de forces de l'ordre qui seront impliqués dans le dispositif de sureté ont été annoncées ?

D'après la logique de ces chaînes, finalement, on ne leur demande que de faire leur boulot alors pourquoi les payer plus, non ?

Bon, vu le surplus de charge de travail, ces primes pour les forces de l'ordre semblent légitimes ou au moins justifiables. Mais ni plus ni moins que celles que demandent d'autres catégories de travailleurs qui verront aussi leur charge de travail augmenter.

"Vous imaginez si 100% des Français qui travaillent au mois de juillet demandent une prime… "

Vous imaginez si c'était les flics ou les CRS ou...................hé mais attendez

Où sont les radio de gauche ? 

Du point de vue purement économique, le système capitaliste fonctionne selon le principe du rapport de force.

Les droits conquis par les salariés n'ont jamais été donnés en demandant poliment, ils ont été arrachés par la grève, les conflits.

De même, lorsqu'un groupe impose un plan de licenciements ou d'augmentation du temps de travail, soi-disant pour sauver des emplois (surtout quand l'entreprise réalise des bénéfices), on est également dans le rapport de force et on peut là aussi parler de "chantage." 

BFM, chaîne pro-business, voit du chantage où ça l'arrange...

Peut être qu'un jour ils comprendront aussi que la SNCF n'est plus un service public et que ses employés ne sont pas fonctionnaires. Ou pas... car c'est quand même bien plus pratique d'appeler quelqu'un "fonctionnaire" quand on a quelque chose à lui reprocher. 

Dans le même genre, vous pourrez remarquer que dans ces médias le seul moment où un policier est (dis)qualifié de "fonctionnaire" c'est quand il fait grève (ce qui, grâce à l'excellent activisme de Darmanin, n'arrive quasiment jamais) ou est accusé de quelque chose (ce qui, grâce à l'excellent travail de l'IGPN, n'arrive quasiment jamais).

par contre , il n' y a pas de génocide à Gaza .... dit l' autre .....

Bfm et Cnews sont le refuge des caricatures du journalisme. Ces chaînes font œuvre sociale, quelque part.

Était ce patriotique ou seulement pour la facture sociale ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ves_patriotiques_d%27octobre_1942_en_France

La grève, c'est de la physique appliquée, c'est un rapport de force.


Quel besoin d'y mettre de l'émotionnel ?


Quand la grande distribution "négocie" avec ses fournisseurs, elle peut en venir à la menace du déréférencement.


Et quand BFM reçoit les dirigeants de Carrefour ou Leclerc, pourquoi n'y a-t-il pas de bandeaux :  " Chantage sur les fournisseurs " ?

"C'est vrai que les Français en ont marre, ils en ont marre de ces grèves qui arrivent toujours avant les grands week-ends, qui arrivent toujours quand il y a des jours fériés pour se prolonger un petit peu les congés, voilà, il y en a marre, est-ce que la solution ce serait d'encadrer, voire elle parle même, à un moment donné, de supprimer carrément ces jours de grève pour la fonction publique ?"


Cette pĥrase elle est intéressante, parce que concrètement, ça n'arrive quasiment jamais.


Pourquoi ?


À cause d'un arrêt méconnu (du moins des journalistes, surtout ceux-là, et même s'il le connaissaient, ils ne l'expliqueraient sans doute pas) : l'arrêt Omont.


C'est un arrêt de 1978 du Conseil d'État qui fait jurisprudence : https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000007654174/


Il dit que les décompte des jours de grève se fait entre le premier jour de constat de service non fait, et le dernier, même si entre les deux il y a des jours où vous n'étiez pas en service.


Ce qui veut dire que si vous faites grève juste avant les vacances et juste après, vous êtes considéré comme gréviste sur toute la période, y compris les jours de vacances ! Pareil pour les jours fériés et les week-ends.


Vous avez donc des retraits sur salaires sur des jours où de toutes façons vous ne deviez pas travailler. Une législation particulièrement dure qui de fait dissuade les syndicats de poser des appels à la grève à proximité des jours fériés et des week-ends (concrètement si vous appelez à la grève un vendredi, c'est très compliqué de proposer la reconduction car on fait perdre 2 jours de plus de salaires aux collègues s'ils doivent remettre le couvert lundi - de même si vous appelez à la grève un vendredi au niveau national et que localement un service a débrayé un vendredi, vous pouvez être sûr que ce service-là ne fera pas grève).


Pour un agent de la fonction publique d'état il y a de plus la règle du "trentième indivisible" qui fait que le retrait de salaire sur une journée de grève est nécessairement de 1/30ème du salaire mensuel, quel que soit le nombre d'heures de service ce jour-là (même si vous faites grève une heure, on vous prend un jour).


Parce que oui, les grévistes ont des retraits sur salaire  (énorme scoop : visiblement personne ne le sait sur ces plateaux), et les règles sont particulièrement salées. 


De gaulle disait, il y déjà longtemps :


« Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d'avoir perdu tout sentiment de fierté nationale. Pour pouvoir continuer à dîner en ville, la bourgeoisie accepterait n'importe quel abaissement de la nation. Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à dîner en ville malgré le désastre national. [...] En réalité, il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, celle qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire. Elles s'entendent pour se partager le pouvoir. Cela m'est complètement égal que vos journalistes soient contre moi. Cela m'ennuierait même qu'ils ne le soient pas. J'en serais navré, vous m'entendez ! Le jour où Le Figaro et l'Immonde me soutiendraient, je considérerais que c'est une catastrophe nationale ! »


A lire votre chronique, ces paroles semblent tellement d’actualité.

Rien n’a vraiment changé, ça a hélas empiré.



Il faudrait demander à tous ces réactionnaires si leur patron leur demandait de reporter leur congé à Dubaï pour faire un duplex de 15 jours sur un chantier du grand paris, demanderaient ils une compensation ? La réponse est dans la question naturellement. Et voir des gens de gauche aller sur ces plateaux leur servir de faire valoir, me révolte

Comme le disait si bien Poutou, si les éditorialistes de BFM faisaient grève, tout le monde s'en foutrait : c'est bien la preuve qu'ils ne servent à rien.

Tiens, ce midi sur Inter dans l'émission des trois harpies, l'expression "facture sociale" était aussi de sortie ! Bien vu Sherlock !

Cette meute de chiens de garde grassement payée pour défendre un ordre néolibéral inique, n’a que mépris pour ceux qui défendent leurs conditions de travail. La violence verbale affichée (qui ressemble fort à un racisme social) dans  leurs interventions contre ceux qui résistent, n’a d’égale que celle de la police. Cette police qui matraque et garde à vue les récalcitrants :


Il faut faire grève quand ça ne dérange pas :


- les travailleurs

- les étudiants

- les voyageurs

- les vacanciers

- les politiciens,

- les veuves

- les orphelins,

- les patrons

et surtout quand ça ne dérange pas les journalistes 


En effet, Il est indispensable  que  :


- Pascal Prout continue de prouter

- Morandini continue d'éviter la prison ( et de s'occuper des jeunes )

- Calvi continue de conserver ses cheveux

- Aurélie  continue de nous les casser

- Bock-Côté continue d ' engraisser


et que les prétendues chaînes d'information évitent de parler de la vraie " facture " des J.O  ( autrement plus lourde que la "  facture" sociale )

Cette fatigue... J'en peux définitivement plus des années Macron.

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