Fadettes : tous les détails (Le Monde)
"Lorsque le patron lui a demandé de venir immédiatement dans son bureau, Patrick Nieto, commandant de police à l’inspection générale des services (IGS), la police des polices, a bien senti, le 9 septembre 2010, qu'il se passait quelque chose. Le boulot du commandant, c’est les fadettes. Les factures téléphoniques détaillées, il en avale toute la journée." "Comment pouvez-vous être certain que les interceptions que vous sollicitiez n’étaient pas illégales ?", lui a demandé la juge Sylvia Zimmermann après la plainte déposée par Le Monde. "C’est quand même M. Courroye, qui est procureur du deuxième tribunal de grande instance de France, ancien juge d’instruction, qui me les a demandées, a répondu le policier.Je pensais que le parquet de Nanterre savait ce qu’il faisait." "Il lui a fallu un mois pour rassembler un dossier de 700 pages, où sont minutieusement explorés les contacts des journalistes, les coups de fil de leurs enfants, de leurs parents, de leurs amis. On trouve de tout dans les fadettes. Les adresses des gens, leur date de naissance et parfois jusqu’à leur numéro de compte bancaire, ou l’heure à laquelle ils se réveillent le matin avec leur téléphone portable. Une entrée par effraction dans la vie privée de chacun, dans une parfaite discrétion." "Le commandant a effectivement trouvé ce qu’il cherchait depuis le début : le numéro d’Isabelle Prévost-Desprez, l’ennemie jurée du procureur Courroye. Le policier fait la liste des SMS échangés entre la magistrate et le journaliste", qui "ont échangé 57 SMS entre le 23 juillet et le 2 septembre." |
Rien n'échappera aux investigations policières, ni le téléphone professionnel, ni le téléphone personnel, ni même la fille de Gérard Davet que son père appelle souvent : "L’enquête est close le 6 octobre. Daniel Jacquème et Patrick Nieto ont été l'apporter en mains propres, si l’on peut dire, au procureur Courroye et à Mme Daubigney. "Vous ont-ils fait des réflexions ?",demande la juge Zimmermann au commandant."Ils nous ont juste dit, 'très bien, merci'." conclut Le Monde.
Un nouvel élément pour notre dossier Barbouzes : l'éternel retour des "farfelus"
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