"Il est environ 16h, jeudi dernier à Roissy. Les passagers du vol AF 3096 à destination de Bamako ont quasiment tous embarqué. Muni d’un fin brassard orange, un fonctionnaire de l’Unité nationale d’escorte, de soutien et d’intervention (Unesi) de la police aux frontières (Paf) passe alors dans les rangs des voyageurs. Dans ses mains, des tracts qu’il distribue aux passagers en guise d’avertissement. (...) «Un expulsé va entrer dans l’avion, il risque de crier pendant cinq minutes mais tout ira bien après. Ne faites rien, car vous encourez l’expulsion de l’avion (et des sanctions pénales précisées dans le tract).»"
|
"Entourée de trois autres policiers, une personne de nationalité malienne arrive en hurlant. «Lâchez-moi! Lâchez-moi! Laissez-moi descendre!» Un quatrième agent de la Paf filme la scène sans interruption. Cette disposition est devenue obligatoire depuis la mort successive – dans des conditions similaires – de deux expulsés en décembre 2002 et janvier 2003."
"Un membre de la Police Aux Frontières de Roissy nous a assuré que filmer dans un avion sans l’autorisation du commandant de bord était prohibé. Une chargée de communication d’Air France nuance, pour ne pas dire dément, cette affirmation. «Si nous refusons les demandes de vidéos dans le cadre de tournages, nous n’intervenons pas dès lors que c’est l’œuvre de privés (passagers lambdas). Et même en cas de diffusion, la politique de la maison est claire: nous nous abstenons de porter un jugement.»"
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous