Avec un peu d'inattention, on pourrait presque croire que le supplément est un banal cahier du Figaro : même code couleur, mise en page similaire (malgré une typographie plus grande pour le supplément publicitaire) et bandeau de Une presque identique à celui qui signale d'autres cahiers du journal.

Comparez donc :

La copie est soignée, on se croirait dans un journal : un édito, une enquête d'opinion, les analyses d'un sociologue, un recadrage socio-historique sur l'histoire des retraites en France, des conseils et des astuces, entre autres... le tout ponctué par le logo de l'assurance, qui est censée avoir travaillé en "collaboration" sur ce cahier. Mais des publicités plus explicites en Une et en dernière page rappellent tout de même aux futurs retraités qu'"avec en moyenne 50% de revenus en moins", ils risqu[ent de se "sentir à l'étroit" lorsque l'heure de la retraite sera venue. Une façon pour AXA de vendre ses complémentaires retraite, telles que le PERP (Plan d'Epargne Retraite Populaire) ou le PERCO (Plan d'Epargne pour la Retraite Collectif).

Mais pour vendre ses produits, AXA se veut pédagogique : "conseils et astuces", études de cas de clients types, présentation des différents dispositifs fiscaux encourageant à contracter les plans d'épargne, explication des nouvelles lois... Et sans surprise, le PDG de l'assurance, qui compte bien tirer profit des récentes lois, abonde dans le sens des réformes : "A nous de réfléchir aux changements que nous devons mener dans nos comportements pour évoluer sereinement avec notre temps...", conclut-il dans son "édito" en première page. Un parti pris que n'a pas manqué de souligner Acrimed, ce matin sur twitter.

D'ailleurs, les Français "ont dit adieu à la retraite à 60 ans", apprend-on dans une étude Ipsos réalisée à la demande de l'assurance et publiée dans ce supplément. "Si la réforme votée en 2010 a irrité bon nombre de français et soulevé de nombreux mouvements sociaux, elle a finalement été jugée comme un mal nécessaire et inéluctable", lit-on un peu plus loin. Mal nécessaire, mais profitable pour AXA...

Le procédé n'est pas nouveau. Il y a deux ans, Le Parisien avait publié un magnifique supplément réalisé par l'administration pénitentiaire. Sherlock Com' s'était régalé...

(par Noëmie Le Goff)