"Legend", un publireportage pour compenser les enquêtes ?
L'agence Influx conteste avoir passé un publireportage chez "Stratégie" suite aux polémiques autour de Guillaume Pley
"Vous voyez ce bel article sponsorisé sur Stratégies ? C'est pas du tout une manip' de com pour faire oublier l'article catastrophique sur Guillaume Pley", ironise le 30 octobre le chef de la rubrique "médias" de l'ADN, David-Julien Rahmil, à propos d'un publireportage d'Infux, l'agence du youtubeur ayant reçu quelques semaines plus tôt Dieudonné dans son émission Legend.
Un publireportage dédié à mettre en valeur Legend pour les annonceurs en prenant appui sur un sondage flatteur commandé à Odoxa, dont la seule mention publicitaire (obligatoire) repose sur la signature "par Influx". Ce "rendez-vous native (pour «publicité native», ndlr) pour faire le storytelling de votre marque, partager votre expertise, relayer un événement que vous organisez, etc." coûte environ 4 000 euros chez le média spécialiste de la publicité et du marketing qu'est (comme l'ADN) Stratégies.
"On a une stratégie de presse assez classique avec des communiqués etc., et quand on souhaite attirer l'attention sur un sujet qui nous intéresse, qui plus est auprès de décideurs de la communication et du marketing, c'est important de travailler main dans la main avec la presse spécialisée", commente auprès d'Arrêt sur images le patron d'Influx, Manuel Diaz. Mettant en avant une commande du sondage chez Odoxa antérieur à l'enquête de StreetPress (qui racontait comment "la success story de l'ancien trublion de la radio est ternie par des casseroles"), il conteste fermement l'idée que ce publireportage puisse constituer une quelconque réponse. "On l'a vu, on l'a lu, c'est leur point de vue et ils ont le droit de l'exprimer, mais nous, ce qui nous intéresse, c'est Legend. Leur article est sur Guillaume Pley, nous, notre article, il est fait pour Legend et toute l'équipe." Selon Manuel Diaz, l'important avec ces contenus publirédactionnels, "un peu comme les créateurs de contenus quand ils font une collaboration", est "que ça soit transparent pour le lecteur". Faire signer le texte de Stratégies par "Influx" le permettrait ici.
Le rédacteur en chef de Stratégies Gilles Wybo fait, lui, remarquer à ASI que la mention "publi-rédactionnel" est apposée sur ces contenus pour qui consulterait la page d'accueil du média spécialisé dont les 18 journalistes de la rédaction "ne font plus de brand content". Comme pour Manuel Diaz, "le fait que la seule signature soit la signature de la marque" qui se paie le publireportage ne rend plus nécessaire sa mention explicite dans le contenu lui-même. "Pour moi, il n'y a pas d'ambiguïté." Il précise aussi que les promotions de ces contenus sur les réseaux sociaux sont systématiquement signalées par le terme "partenaire" en "début de post". Mais aussi qu'il arrive à Stratégies "de refuser des sponsors si on estime qu'ils sont en contradiction avec la ligne éditoriale".
Ce contenu est extrait du dernier épisode de notre émission Proxy. Elle est diffusée en direct un mardi sur deux à partir de 17 h 30 sur notre chaîne Twitch. Pour en savoir plus, vous pouvez regarder l'extrait de Proxy dont cet article provient :
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