Au Yémen, couvrir la guerre qui oppose la coalition arabe aux rebelles houthis est loin d'être simple. L'accès au terrain est rendu très difficile par le blocus maritime, terrestre et aérien imposé par l'Arabie saoudite, et rares sont les journalistes français à s'être rendus dans le pays depuis le début du conflit, en mars 2015. Et si les articles mentionnent toujours l'aspect "meurtrier" du conflit, c'est toujours le chiffre de 10 000 morts qui revient, immuable, mois après mois. Comme le remarque Kareem Fahim, chef du bureau d'Istanbul du Washington Post, en août 2018, "Il n'y a pas de fin en vue à la vicieuse guerre du Yémen, à ses batailles sanglantes, à ses frappes aériennes négligentes, à la vague de faim et d'épi...