Mort Ben Laden : le Pentagone "aide" un film
"Kill Bin Laden". Ainsi s'intitulerait le futur long métrage de la réalisatrice américaine Kathryn Bigelow sur la traque, puis la mort d'Oussama Ben Laden. La sortie serait prévue en octobre 2012. Les Républicains s'offusquent et accusent le Pentagone d'apporter son soutien à la réalisation du film. "Nous ne discutons jamais d'informations classifiées. On pourrait espérer que le Comité sur la sécurité intérieure ait des sujets plus importants à débattre qu'un film" aurait répondu Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche, aux critiques du représentant républicain Peter King, relate Le Monde. Le quotidien souligne que "le Pentagone a une longue tradition de collaboration avec les cinéastes d'Hollywood, à qui les militaires ont souvent fourni des conseils, ou même du matériel de guerre". Le Figaro (lien payant) ne cache pas non plus l'existence de liens entre Hollywood et l'administration américaine, cette dernière "ayant l'habitude de collaborer avec des réalisateurs pour délivrer des conseils techniques ou mettre à leur disposition du matériel militaire ou des bases". |
Dans une lettre , King demande qu'une enquête soit ouverte auprès de l'inspection générale de la CIA et du Pentagone. Le représentant républicain semble surpris de l'existence de tels liens entre les deux sphères. Pourtant, même le porte-parole du Pentagone, David Lapan, ne cache pas les relations de l'armée avec la réalisatrice du film, Kathryn Bigelow. "Le porte-parole du Pentagone, le colonel David Lapan, a de son côté confirmé que le département de la Défense fournissait une "assistance" pour l'élaboration du scénario, une "pratique courante" à l'égard des réalisateurs de film reconnus" rapporte l'AFP. Dans sa lettre, King ajoute également que "le film doit sortir en octobre l'année prochaine, juste un mois avant l'élection de novembre 2012". Le Monde s'interroge: le film pourrait-il favoriser la réélection d'Obama ? Le quotidien publie des extraits du communiqué de la réalisatrice et de l'auteur du scénario, Mark Boal pour qui "la dangereuse tâche de trouver l'homme le plus recherché du monde a été accomplie par des membres de l'armée et du renseignement qui ont mis leurs vies en jeu pour le plus grand bien de tous et sans souci d'affiliation politique. C'était un triomphe américain, à la fois héroïque et non partisan, et suggérer que notre film représentera cette immense victoire différemment est sans fondement."
Une occasion de relire notre article qui soulignait les liaisons dangereuses entre Hollywood et le Pentagone.
(par David Courbet)
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