Non-mixité : "Dans une assemblée syndicale, on n'invite pas le patron" (Hors-Série/Dupuis-Déri)
Françis Dupuis-Déri, professeur québécois en sciences politiques et auteur de l'ouvrage La peur du peuple (Lux Editeur, 2016), était l'invité de Hors-Série pour évoquer la renaissance des mouvements citoyens militants. Il revient notamment sur les assemblées non-mixtes, à l'exemple des assemblées féministes non-mixtes de Nuit Debout, fortement critiquées à l'époque.
Depuis-Déri insiste sur l'importance de tels groupes non-mixtes. "Dans l'histoire occidentale, les groupes subalternes ont toujours fait ça", explique-t-il. A l'exemple des syndicats : "Dans une assemblée syndicale, on n'invite pas le patron pour voter avec nous", s'amuse-t-il. D'ailleurs, si la non-mixité est nécessaire pour réfléchir aux rapports de force entre différents groupes, cela n'empêche pas ensuite les alliances et les coalitions, explique encore Dupuis-Déri, à l'occasion par exemple de "manifestations unitaires".
Par ailleurs, tout le monde ne peut pas participer à tous les mouvements : "Il faut parfois réfléchir aussi à notre propre positionnement", insiste Dupuis-Déri, qui prend son propre exemple. En tant que professeur, il ne se rendrait pas à des rendez-vous militants où il pourrait se retrouver à discuter avec certains de ses étudiants, car alors, en tant que "dominant", il ne serait "plus du tout dans un rapport égalitaire". Cette (auto-)exclusion de groupes non-mixtes n'est cependant pas forcément négative : "Si on reproche aux autres de vouloir se retrouver parfois en non-mixité, je pense qu'il faut se demander pourquoi on voudrait être tout le temps partout", conclut-il.
Pour voir l'émission de Hors-Série dans son intégralité, c'est par ici : "La peur du peuple"
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous