Procès Le Pen et Sarkozy : les télés contre les juges
Analyse

Procès Le Pen et Sarkozy : les télés contre les juges

"Un coup d'Etat judiciaire" ? Des juges avec "trop de pouvoir" ? Ou des médias qui perdent leur boussole démocratique ?

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De CNews et BFM TV à LCI, et de France 2 à TF1, à la suite de la condamnation de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité pour détournement de fonds publics, toutes les télés ont eu leur lot d'éditorialistes condamnant un "coup d'Etat judiciaire" (CNews) ou des juges qui veulent "flinguer Marine Le Pen". Certains ont même focalisé l'attention médiatique sur la présidente du tribunal, qui a été placée sous protection policière. Juristes comme journalistes s'inquiètent pour l'Etat de droit.

Quelle semaine ! Le 24 mars, le parquet de Paris a requis sept ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien président Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d'influences dans l'affaire des financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007, dont le procès a duré trois mois. Le 31, c'est Marine Le Pen qui a été condamnée pour détournement d'argent public dans l'affaire dites des assistants parlementaires du Front national (devenu Rassemblement national), à quatre ans de prison dont deux ferme et à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire. Ce qui rend impossible pour l'heure sa candidature à l'élection présidentielle de 2027, l'exécution provisoire la rendant immédiatement inéligible pour cinq ans, même en faisant appel (ce qu'elle a depuis fait). 

Le jugement rendu pour Marine Le Pen comporte 152 pages de preuves détaillées ; dans l'affaire de Nicolas Sarkozy, le parquet national financier a fustigé "un pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent". Mais la petite musique médiatique qui monte, et pas uniquement dans les médias Bolloré, reprenant une vieille rengaine populiste des "juges contre le peuple", ne se demande pas pourquoi la corruption semble exploser dans la sphère politique. Elle s'inquiète avant tout de savoir si "les juges" (la distinction d'avec le parquet financier et ses réquisitions dans le dossier Sarkozy n'est jamais faite) n'auraient pas "trop de pouvoir".

Avant le jugement, CNews annonce déjà un "coup d'état judiciaire"

Le 31 mars, jour de l'annonce du jugement de Marine Le Pen et des autres cadres du FN accusés de détournement de fonds européens, CNews est prête. Tellement prête qu'elle se lance dans la grande ronde des critiques de la justice plusieurs heures avant que le jugement ne soit prononcé. Dès 9h, dans son édito de l'Heure des pros, Pascal Praud alerte : "La justice empêchera-t-elle Marine Le Pen de concourir à l'élection présidentielle de 2027 ?" se demande-t-il. Il annonce que "l'IFOP la place à 37%, hier dans un sondage que publiait le Journal du dimanche", en précisant que "c'est plus que François Mitterrand en 1988 ou Nicolas Sarkozy en 2007" - mais sans rappeler que le JDD est, comme CNews, détenu par Vincent Bolloré. Le Pen n'est pas encore condamnée, ni inéligible, mais Praud souffle déjà à l'audience de la chaîne quoi en penser : "Imaginez les conséquences pour des millions de français qui verraient dans cette inéligibilité un coup d'Etat judiciaire !"

Toute la matinée, on ne parle que de ça sur CNews. Sur l'Heure des pros, bien sûr : "En France, maintenant, on a des coups d'état judiciaires (...) on a eu Fillon, on a eu Sarkozy, on a maintenant Le Pen..." (Vincent Hervouët) ; "On a des juges qui, aujourd'hui, veulent «se faire» les politiques" (Olivier de Lagarde) ; "il y a volonté affichée, revendiquée, de vouloir écrabouiller, humilier Nicolas Sarkozy" (l'avocat Pierre-Henri Bovis). Ce à quoi Hervouët réplique qu'il y a "une jouissance" des juges : "C'est le summum, c'est l'orgasme judiciaire absolu, c'est vraiment le tribunal révolutionnaire." Praud observe "une volonté d'empêcher par tous les moyens Marine Le Pen d'arriver au pouvoir", ce qui "serait une crise politique énorme". Il exulte : "Aujourd'hui, vous avez une violence, une haine, un ressentiment... Il faut couper des têtes, bien souvent, de ceux qui ont ou du pouvoir, ou de l'argent, ou de la gloire. Et tous les médiocres sont là. Ils sont là, les médiocres. Ils vous surveillent. Ils sont prêts à bondir !" (Il ne précise pas qui sont "les médiocres" ; mais juste avant, le débat portait sur les juges.) Elisabeth Lévy revendique "le droit de vouloir voter pour des gens qui ont été condamnés". Marine Le Pen n'est pas encore fixée sur son sort, mais tout le monde est déjà très énervé.

11 h 30, nouvelle émission (Morandini Live), même sujet : "Cette juge essaye de nous faire croire que c'est elle qui va défendre la démocratie face à Marine le Pen", vocifère Erik Tegnér, du média d'extrême droite Frontières, qui reprend l'expression de "coup d'Etat judiciaire" lui aussi. Ça commence à ressembler à un élément de langage bolloréen. Un autre, qui reparaît toute la journée : le "bloc national", qui n'est pas défini mais qui inclurait apparemment le RN, dont on sous-entend sur CNews que la victoire en 2027 serait possible si ces juges tout-puissants se mêlaient de leurs affaires : "Imaginez, s'ils font ce qu'ils font maintenant, en cas de victoire du Bloc National en 2027, qu'est-ce qu'ils feront [les juges] ? Ils feront du harcèlement en permanence, du harcèlement judiciaire", estime Tegnér, qui poursuit sur "le pouvoir judiciaire" qui "a pris un pouvoir exubérant". Le journaliste politique de CNews Thomas Bonnet renchérit : "C'est la relation des Français avec leur justice, avec leur politique, qui peut être bouleversée par cette décision." Tegnér est d'accord : "Les Français doivent se dire : «On se moque de nous !»" 

L'émission de Sonia Mabrouk, Midi News, vient de débuter lorsque commence l'annonce du jugement. "C'est un coup de tonnerre judiciaire, coup de tonnerre politique", annonce l'animatrice : Marine Le Pen est condamnée. On ne sait pas encore si elle sera inéligible, ni si l'exécution sera provisoire, mais déjà, sur CNews, "on a l'impression qu'on est en train de juger une criminelle avec une bande derrière elle". Si, jusqu'ici, toute comparaison avec le régime trumpiste était fortuite, elle devient officiellement CNews-compatible à 12 h 05, lorsque Judith Waintraub déclare que l'"on est en train de vivre ce que JD Vance disait, avec des démocraties qui s'affaiblissent, dans le cas de la France avec les juges". Arthur de Watrigant, auteur de la plus obscure sortie de la journée sur CNews ("Les Le Pen, c'est la seule dynastie qui a existé après celle des Capétiens") choisit de taper sur deux contre-pouvoirs pour le prix d'un :a s'appelle un coup d'Etat, pas d'un gouvernement des juges, mais d'un magistrat. (...) Je pense qu'il y a une idéologie commune à chacun des juges, et à beaucoup aussi de journalistes d'ailleurs : quand on a une fonction aussi importante, la première chose à laquelle on devrait penser, c'est comment penser contre soi-même. Et j'ai le sentiment, même la certitude que ça n'a pas été le cas." Les juges sont politisés, et la presse aussi. Et pas politisés à droite, entendons-nous : "On aurait posé la même question pour les personnalités de gauche", rit Mabrouk. "Mais force est de constater que ce sont, aujourd'hui, les personnalités de droite qui sont dans la mâchoire de la justice."

Enfin, la voilà, l'annonce fatale : Marine Le Pen est condamnée à l'inéligibilité, pour cinq ans, avec exécution provisoire. Rien de très neuf à ce stade dans le discours CNewsien : tout a déjà été dit, mais tout sera encore répété de nombreuses fois. Dans l'après-midi, les chroniqueureuses changent, le discours demeure. Yoann Usaï déplore "une démocratie dans laquelle les juges ont beaucoup trop de pouvoir" ; dans la soirée, c'est Mathieu Bock-Côté qui clame que les juges "décident d'exécuter juridiquement l'opposition" : "Une caste qui a pris le pouvoir décide de liquider certaines figures importantes de la classe politique !" En soirée, il faut meubler : Marc Menant se lance dans une tirade lyrique détaillant la vie de Marine Le Pen depuis son enfance (jusqu'à rappeler qu'une de ses filles s'appelle Jehanne, "prénom de Jeanne d'Arc"), "dame d'intégrité privée d'aller plus loin dans son aventure politique"CNews a consacré tant de temps à parler de la condamnation de Marine Le Pen que les journalistes auraient pu se relayer pour lire les 152 pages du jugement à l'antenne, plusieurs fois. Ils ont choisi de ne pas le faire.

"Y'a eu Nicolas Sarkozy la semaine dernière, c'est dramatique... Marine Le Pen cette semaine... Il se passe quelque chose de grave en France et les Français s'en rendent compte", renchérit Cyril Hanouna dans son émission sur radio Bolloré, Europe 1. "C'est extrêmement grave ce qu'il se passe (...) Les juges... la justice a tous les pouvoirs."

TF1 diffuse le portrait de la juge ; BFM lui consacre un sujet

Au 20 Heures de TF1, le soir-même, l'invitée n'est autre que Marine Le Pen. Mais si Gilles Bouleau rappelle l'ensemble des faits qui lui sont reprochés - contrairement à de nombreux journalistes, comme l'a recensé Alizée Vincent - le sujet qui ouvre le JT et résume le procès fait le choix particulier de montrer le visage de la présidente du tribunal qui a jugé Marine Le Pen et les cadres du FN, Bénédicte de Perthuis. L'image est furtive, et illustre le propos de la juge qui souligne que la cheffe du RN est "au cœur de ce système", qu'elle est donc pleinement responsable. Mais en pratique, c'est le visage d'une magistrate qui est ainsi diffusé à la télévision en prime time.

Ce n'est que le début d'une focalisation médiatique à l'extrême sur "la juge" - alors que Bénédicte de Perthuis est certes la présidente du tribunal, mais qu'ils sont trois magistrats à avoir siégé pendant le procès. Une avalanche de titres de presse (20 Minutes, Ouest-France, la Dépêche, Actu, la Tribune, le Dauphiné libéré...) lui consacrent un article. Le 1er avril, alors que la magistrate vient d'être mise sous protection policière, le Figaro va jusqu'à titrer sur "la juge par qui le tremblement de terre est arrivé". Le même jour, la matinale de BFM lui consacre près de deux minutes - sans toutefois choisir de diffuser sa photo.

Pauline Revenaz, la cheffe du service police-justice de BFM, rappelle immédiatement que de Perthuis "n'a pas pris la décision toute seule en son for intérieur : elle était avec deux autres magistrats et c'est une décision qui est écrite, motivée, argumentée". Mais c'est pourtant uniquement à Bénédicte de Perthuis que BFM consacre les 1 minute et 30 secondes suivantes : "elle a 63 ans""elle a pour boussole le droit", "elle a un parcours atypique"... Et surtout, elle s'est lancée dans le concours de la magistrature "après avoir regardé un reportage sur Eva Joly", qui était alors juge d'instruction. Eva Joly est ensuite devenue une personnalité politique, de gauche puisqu'engagée chez les Verts. Ce qui va ensuite attirer davantage d'accusations de partialité politique de la part de médias d'extrême droite comme Frontières.

Sur LCI, on ne fait pas mieux : le 30 mars, déjà, au moment des réquisitions contre Nicolas Sarkozy, la chaîne s'interrogeait : "Les juges font-ils de la politique ?" Et invitait pour en débattre... Louis Sarkozy, fils de l'ancien président (et filleul de Martin Bouygues, qui possède le groupe TF1 et donc LCI). Lui-même reconnaît son manque d'objectivité : "Je ne vais pas prétendre une objectivité sur ce sujet que je n'ai pas", dit-il. "Mais je dirai ceci : je sais avec toute la certitude du monde que mon père est innocent (...) Je n'ai jamais été aussi fier d'être son fils." Il répond ; il aurait pu refuser. Mais LCI aurait aussi pu ne pas lui poser la question.

Le 31 mars, LCI va encore plus loin : cette fois, on ne se demande plus si les juges "font de la politique", mais bien s'ils imposent une "dictature" : "M. Le Pen inéligible : «La dictature des juges» ?" s'inquiète ainsi le bandeau dans l'après-midi, reprenant sous forme de question une formule prononcée plus tôt dans la journée par Gilles Pennelle, eurodéputé RN

Le 31 mars, dans 24 h Pujadas sur LCI toujours, Ruth Elkrief déplore que l'"on est précipités dans la Trumpisation de la vie politique". Elle considère cependant que la trumpisation n'est pas la faute du RN, qui choisit de s'attaquer frontalement à la justice, mais aux juges, qui "tout en appliquant la loi", "auraient pu prendre en compte la situation de la société française". "Je crois que les juges ne doivent pas être déconnectés de la société", dit-elle. "Nous voilà plongés dans une nouvelle crise politique d'importance, alors que nous avons une guerre à nos portes, nous avons des difficultés économiques... Tout ça, un juge doit aussi l'intégrer (...), trouver une solution qui reste fidèle à la justice et à la démocratie." Une avocate invitée en plateau renchérit : "Tout le monde a faux, en premier lieu les juges", dit-elle en ajoutant que "cette décision n'est pas fondée en droit sur l'exécution provisoire"

Sur France 2, Saint-Cricq charge les juges

Le 31 mars, dans le JT de 20 Heures sur France 2, Nathalie Saint-Cricq, journaliste politique et directrice de la rédaction par intérim de France Télévisions, a pris la parole contre la décision des juges dans un éditorial. Regrettant des "remous politiques" depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en 2024, elle explique que "l'inéligibilité de Marine Le Pen va aggraver les choses" car "elle est favorite" : "C'est effectivement un choc terrible." Des éléments de langage répandus toute la journée par les sympathisant·es RN sur les plateaux TV. Puis Saint-Cricq critique directement les juges : "On n'avait pas franchement besoin de ça dans la situation politique actuelle", conclut-elle. "Je précise que les juges avaient complètement le droit de prendre cette décision, mais on peut se dire qu'ils ont un petit peu eu la main lourde."

Le Syndicat national des journalistes de France Télévisions a réagi dans un communiqué condamnant "les éditos qui abîment le journalisme" et regrettant le format de l'éditorial comme "symbole d'une dérive" et "d'un gouffre entre des «vedettes» qui peuvent tout dire et tout commenter à l'antenne (parfois sans expertise aucune sur le sujet) et la grande majorité des journalistes, dont on exige réserve et «neutralité»". Le SNJ déplore la "phrase de trop" de Saint-Cricq : "Commenter publiquement une décision de justice est encadré par l’article 434-25 du code pénal. Sans s’en soucier le moins du monde, la directrice a choisi de relayer la thèse d’un jugement problématique, disproportionné, politique. Selon elle, les juges ont eu la «main lourde» et ont donc porté préjudice à Marine Le Pen. La directrice de la rédaction nationale pointe du doigt les magistrats."

Le Conseil supérieur de la magistrature et le Conseil national des barreaux inquiets pour "l'état de droit"

Dans un communiqué, le Conseil supérieur de la magistrature a aussi exprimé son "inquiétude face aux réactions virulentes suscitées par la décision" du tribunal dans l'affaire du RN et de Marine Le Pen. "Ces réactions sont de nature à remettre en cause gravement l'indépendance de l'autorité judiciaire, fondement de l'Etat de droit", a écrit le Conseil. "Les menaces visant personnellement les magistrats en charge du dossier (...) ne peuvent être acceptées dans une société démocratique." Le Conseil national des barreaux lui a emboîté le pas, en "condamnant fermement les attaques qui visent la présidente de la 11ème chambre correctionnelle du tribunal de Paris". Ajoutant, dans un communiqué : "Dans le contexte où l'autorité judiciaire est de plus en plus contestée sur les réseaux sociaux et dans le débat public, il est de la responsabilité collective des acteurs institutionnels de faire bloc pour la protéger."

Juristes comme journalistes sont inquiets de cette dérive du discours médiatique, focalisé sur les magistrats qui prononcent une condamnation, plutôt que sur les faits commis. "On est dans un contexte où on pointe les juges du doigt, mais les juges sont là pour nous protéger. On peut critiquer une décision judiciaire, mais remettre en cause l'institution judiciaire elle-même me semble dangereux", abonde auprès d'Arrêt sur images le juriste Jean-Philippe Derosier. Professeur de droit public à l'université de Lille, il a signé pour Libération une tribune dans laquelle il rappelle que la peine d'inéligibilité de Marine Le Pen, "ce ne sont pas les juges qui décident, c'est bien la loi qui l'impose"Il trouve "choquant" la diffusion par TF1 de la photo de la magistrate : "La juge n'est pas seule, c'est une formation collégiale de trois juges qui ont condamné Marine Le Pen", rappelle-t-il. "Les juges, en tant qu'institution, ne font pas de politique. Je ne peux pas croire une seconde qu'un juge fasse de la politique." 

"On est en train de s'étonner du fait que des juges appliquent la loi", a regretté sur le plateau de C ce soir Fabrice Arfi, l'un des deux journalistes de Mediapart à l'origine des révélations sur les financements libyens ayant mené au procès Sarkozy. "On arrive à faire croire que l'exécution de dispositions légales par des gens dont c'est le métier, c'est contraire à l'Etat de droit. Il y a de quoi en perdre sa boussole démocratique !" Il demande à ce que l'on n'oublie pas les faits : "Il ne faut pas que le débat exclusivement focalisé sur l'exécution provisoire nous fasse oublier le cœur du dossier." 

"Le risque de trumpisme est bien réel"

Sur LCI, le 31 mars, François Lenglet s'inquiétait lui aussi de l'avenir de l'Etat de droit, mais un peu différemment. Après avoir déclaré "les juges ont considéré le calendrier politique pour flinguer Marine Le Pen. C'est ça qui me choque !", il expliquait que "ce qui [lui] paraît le plus grave dans cette affaire, c'est la menace qui pèse sur l'Etat de droit"

Il développe ensuite : "Ça va mécaniquement éloigner les Français de l'Etat de droit. (...) Il y a déjà une méfiance des Français vis-à-vis de la justice. Cette affaire va encore fragiliser l'Etat de droit, et c'est là où le risque de trumpisme est bien réel. C'est à dire que si demain, un homme ou une femme politique se présente et remet en cause le pouvoir de la justice ou celui du Conseil constitutionnel, il aura derrière lui l'opinion publique. Exactement comme Trump." 

L'analyse de Lenglet est juste. Sauf que, selon lui, si nous en sommes là, c'est à cause des juges, qui ont "flingué" Marine Le Pen. Dans tous ces médias, sur les plateaux, ce qui choque, c'est la décision des juges de condamner Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité - inéligibilité pourtant requise par le parquet, ce qui n'est jamais rappelé. C'est cela qui les choque, François Lenglet, Ruth Elkrief, Pascal Praud, Sonia Mabrouk et tous les autres ; pas les 4 millions d'euros détournés par le Rassemblement national (ex-FN) au Parlement. Ni le choix du parti, une fois ses cadres condamnés, à s'attaquer frontalement à la justice française et à ses magistrats en dénonçant une "décision politique" - un choix qui rappelle, en effet, un peu trop la dérive fasciste de Trump.

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