Immense succès du pique-nique d'@rrêt sur images
Le service d'ordre, un instant débordé, a rétabli la situation
Plus de trois cents selon les organisateurs, mais trois mille selon les gardiens du Jardin Atlantique : une foule immense a assuré le succès du premier pique-nique international d'@rrêt sur images. En avant-première mondiale, et avec une technologie d'avant-garde, ce rassemblement a été suivi en direct sur un blog créé tout essprès par l'équipe du site de critique des médias.
De tous les coins de France, les participants étaient accourus nombreux : certains étaient signalés arrivant de La Roche-Sur-Yon (Vendée). Une forte délégation d'un étudiant en journalisme venait directement de Haute-Savoie (il est vrai qu'il en profitait pour passer les concours des écoles à Paris).
Sous les frondaisons du parc, l'équipe a échangé avec son public. Selon les informations de nos reporters sur place, Daniel Schneidermann a répondu à soixante-douze questions sur le nombre d'abonnés au site. Justine Brabant a dû refuser quarante-deux fois de dévoiler l'identité réelle de Sherlock Com', en répondant trente-trois fois qu'elle ne la connaissait pas, et neuf fois que ce dévoilement était passible de licenciement immédiat. Judith Bernard est repartie avec cent huit manuscrits de romans de la mort qui tue, à lire d'urgence avant la rentrée. Sophie Gindensperger a été malencontreusement renversée par la caméra avec laquelle elle filmait l'événement, mais notre journaliste et le matériel sont sains et saufs. Anne-Sophie Jacques vous révélera dans sa prochaine chronique le sens du mot "atlantic-jardiner". Alain Korkos a laissé derrière lui une magnifique Pieta de quatre mètres sur trois mètres vingt, peinte à la craie sur le sol dallé. Julie Guilbault a oublié un cahier des charges sous le troisième peuplier à droite. Merci de le restituer au site. A signaler enfin que Thomas Scotto...
(notre photo)
...qui sortait en plein air pour la première fois depuis le feu d'artifice de l'an 2000, a particulièrement bien supporté l'épreuve de la confrontation avec des créatures porteuses d'étranges signes, à l'utilité mal définie, mais dont les intentions n'ont jamais été vraiment hostiles.
Evidemment, l'expérience sera renouvelée. Merci à toutes et à tous !
Mise à jour, lundi 6 juillet, 9 heures 30 : Chris Marker nous envoie une Lettre de Montparnasse
Il est venu. Il s'est glissé parmi nous, sur les accueillantes pelouses du Jardin Atlantique, au-dessus de la gare Montparnasse, à Paris. Il ne s'est pas présenté. Il ne m'a pas tapé sur l'épaule, en disant "salut, c'est Chris". Peut-être l'ai-je aperçu, du coin de l'oeil, absorbé par ma discussion avec les uns ou les autres. Peut-être était-ce quelqu'un d'autre.
Il a simplement pris des photos. Des photos ? Je n'en sais rien. En tout cas, il en a pris une. C'est la photo en noir et blanc, qui figure en tête de cet article.
En fin d'après-midi, il m'a envoyé un mail râleur. Alors quoi ? Pas moyen de mettre des photos en direct, sur votre blog ? Il n'a pas du voir Pierre, qui tenait vaillamment le live-blogging, au milieu de notre petite foule. Je lui ai demandé de m'envoyer ses photos par mail. Ce qu'il a fait.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Chris Marker est un cinéaste et documentariste-culte, bientôt 88 ans, à qui nous devons notamment une Lettre de Sibérie, film de référence pour quiconque s'intéresse à la lecture des images, à la force de la propagande, et à toutes ces choses. Toute sa filmographie est détaillée ici.
Depuis le début de l'aventure d'arrêt sur images à la télévision, Chris Marker nous fait régulièrement parvenir des signes de sympathie. Cette Lettre de Montparnasse, fort joliment envoyée, est le dernier en date. Il a toujours refusé nos invitations a venir sur le plateau. Il est abonné au site depuis le 4 janvier 2008.
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