Enquête de terrain à New York
. Et nul ne reprochera à Sarkozy de prendre le temps de la réflexion, avant de s'exprimer sur le tremblement de terre financier. Interrogé une première fois la semaine dernière à l'Elysée, il avait botté en touche, expliquant que "la nuit a été courte". Il venait, il est vrai, de passer une partie de la nuit à diriger l'assaut contre des pirates somaliens. Et l'on comprend que le sujet mérite réflexion. Voir le gouvernement Bush voler au secours d'institutions de crédit, et de compagnies d'assurance, à l'heure où il est question, en France, de privatiser la Poste, cela fournit incontestablement des sujets de réflexion. D'ailleurs, il n'est pas le seul. Depuis quinze jours, McCain aussi semble plongé dans une profonde réflexion.
Avant de parler à l'ONU, Sarkozy poursuit sa réflexion à New York depuis samedi. L'AFP nous explique benoitement qu'il a reçu "pendant une demi-heure" le patron de la "branche new-yorkaise de la banque centrale américaine". C'est écrit ainsi : "NEW YORK (AFP) - Le président français Nicolas Sarkozy a profité de son séjour à New York pour consulter lundi le patron de la branche new-yorkaise de la banque centrale américaine (...). Le président en exercice de l'Union européenne (UE) s'est entretenu à son hôtel avec Timothy Geithner, qui bataille depuis des mois pour éviter l'effondrement du système financier américain. "Un bon échange" d'une demi-heure au cours duquel les deux hommes ont partagé leurs analyses financière et politique de la crise qui a secoué les marchés du monde entier, a commenté un conseiller du président." C'est dire si Sarkozy prend le sujet à coeur. Une demi-heure entière, d'emploi du temps présidentiel, alors qu'un quart d'heure aurait pu suffire !
Apparemment, d'après l'envoyé spécial de Libération, notre ex-invité Antoine Guiral, cette réflexion lui laisse le temps de faire du shopping avec Carla. Excellente chose. Je ne sais pas ce que vous pensez de cet article de Guiral, mais j'ai l'impression qu'il se moque un peu du Président (rassurez-vous, son article n'a pas été excessivement repris par les revues de presse radiophoniques du matin). De toutes manières, il a tort. Sarkozy ne fait certainement pas de shopping à New York, pendant que Wall Street s'effondre. L'hypothèse est offensante. Il vérifie sur le terrain les répercussions de la crise sur le niveau de vie des new-yorkais, et leurs habitudes de consommation. Pour nourrir sa réflexion, bien entendu.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous