Karin Viard, Rémi Gaillard, et le pigeon déféqueur
Un de ses films (cinq films sortent cette année avec Karin Viard à l'affiche). Et l'actrice la plus sympa du cinéma français, "la star d'à côté" comme l'appelle Le Monde, tombe en pleine bataille entre Aphatie et Aurélie Filippetti, à propos des paparazzi. Car les paparazzi sont entrés au musée. Plus précisément, à Pompidou-Metz, où une exposition leur est consacrée. Voilà un combat à la mesure d'Aphatie. Filippetti se défend comme elle peut. Et Viard ? Qu'en pense-t-elle ? Elle a beaucoup aimé certaines photos de paparazzi. Qu'a-t-elle dit ? La voilà prise pour cible par Aphatie : "vous défendez les paparazzi". Retraite immédiate : "je n'ai pas défendu les paparazzi". Fin de la première manche. Mais elle n'a encore rien vu.
"La star d'à côté", l'expression est formée d'après "la fille d'à côté", traduction de l'anglais, "the girl next door", stéréotype "culturel et sexuel", comme dit wikipedia, auquel Karin Viard colle en effet parfaitement. On promotionne donc gentiment sur le dernier film de Viard : jeux de l'amour et de la trahison dans une bande de quinquas en Normandie, vision cruelle, lucide et drôle, vous pouvez tout jouer, j'aimerais jouer un homme, papotage d'à côté pour star d'à côté, roule ma poule.
Mais sur le plateau, se trouve maintenant aussi l'homme qui est devenu n'importe qui en faisant n'importe quoi, "le Français le plus célèbre du Web", dit de Caunes, Rémi Gaillard, bien connu ici. Il vient assurer la promo de son "premier film de cinéma". Gaillard à la télé ? Oui, mais il ne va pas faire sa promo n'importe comment. "J'ai pas la télé, et j'aime pas la télé" Moment de silence. "Mais je viens ici parce que c'est sympa". "Juste pour que j'ai une idée, demande de Caunes, un milliard six cent millions de vues sur Internet, ça rapporte combien ?" "Un million par jour" Re-moment de silence. "Que je ne déclare pas, en plus". Et de tailler un costard discret aux cachets de Dany Boon, qui se trouvait à sa place la veille. De Caunes, pris de court : "Non, sérieusement ?" "Un million par jour". Et Gaillard règle maintenant leur sort aux Césars, cette cérémonie où on vote pour ses potes, comme Viard vient de l'avouer innocemment pour ce qui la concerne. Viard : "je n'ai pas dit ça". Mais si, trop tard, elle vient de le dire. Diffusion d'un sketch de Gaillard : un pigeon géant (Jean-Claude) défèque sur un pare-brise. Tête de Viard, en médaillon, qui ne digère pas le scud sur le copinage. Mais elle n'est pas sortie de la lessiveuse. Jean-Claude, le pigeon déféqueur est sur le plateau, pigeonnant le discours-promo habituel : "il faut tout donner, tout lâcher dès la première prise. Je suis sûr que Karin comprend ce que je veux dire". De Caunes : "Karin, vous avez l'air atterrée". La star d'à côté, dans une tentative désespérée de surnager : "Mais si, ça m'a fait rire. Mais c'est...c'est nouveau". Avant tout, rester bonne camarade de celui qui vient de chier en quelques secondes sur tout le cinéma français, Césars, copains, copines et discours promos. Trop tard. En une séquence, "la star d'à côté" est remontée fissa au Panthéon rassurant des stars ordinaires. N'est pas d'à côté qui veut.
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